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Contributions préparées
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Notes |
Formes innovantes pour l'innovation | |
Comment innover avec du talent et sans argent ? Une innovation
sociale : les Systèmes d'Echange Locaux F. BLOCH-MANIKOW CNAM, ISERIS |
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Mardi 10 Juin, 14h15-16h |
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QU'EST CE QU'UN SYSTEME D'ECHANGE LOCAL ? C'est un système qui permet d'acquérir des biens, des services, des savoirs via une monnaie fictive au sein d'un groupe de quelques dizaines ou quelques centaines de personnes d'une même zone qéoqraphique le système repose sur une comptabilité interne et une monnaie locale et offre une souplesse beaucoup plus grande que le simple troc. Les biens et les services reçus ou donnés sont comptabilisés sous forme de débits ou de crédits au compte de chacun au compte de chaque sens. Chaque groupe construit ses propres règles de fonctionnement et de gestion et en cas de contentieux dispose de ses médiateurs. LES SEL: UNE INNOVATION ECONOMIQUE REUSSIE
Sans nécessiter des mises de fonds, le système recrée
du travail là où il n'y en avait plus et fait en sorte que
ia richesse qénérée par le travail reste à
l'intérieur de la communauté. Avec une monnaie de compte
à usage strictement local, les échanges sont donc tournants
et s'éloignent du troc pour revenir aux avantages de la monnaie.
SOUS DES CONDITIONS STRICTES. Le système n'est viable qu'à
petite échelle avec un nombre limité de personnes et une zone
géographique restreinte, car il exige en se développant une
gestion rigoureuse, informatisée, prenant en charge la comptabilité
des échanges, le catalogue des services offerts et la liste des
adhérents. I1 s'agit d'une économie informelle, telle qu'elle
existait à l'échelle d'un village d'autrefois où les
échanges de services entre voisins étaient fréquents.
Toute une partie des services domestiques n'était jamais payée.
QUI CREE DE LA SOLIDARITE, DU LIEN SOCIAL ET DE LA CONSOMMATION Les
sel sont d'abord un reseau de solidarite reciproque base
sur la proximite. Il crée la possibilité d'une
économie locale à échelle humaine en donnant accès
à des matériels et des services inaccessibles dans une
économie monétaire classique. Tous les gens ont des
compétences à offrir, alors que le système économique
est incapable, d'utiliser la totalité des compétences offertes.
Dans les SEL, chacun voit ses capacités reconnues et étant
utile à la communauté, il accède à un statut
qui lui permet de retrouver une reconnaissance locale Les membres du SEL
se sentent gratifiés et s'investissent d'autant mieux dans les
tâches qu'ils ont choisies, qu'ils en recueillent des bénéfices
immédiats.
LES SEL SONT UNE ECONOMIE COMPLEMENTAIRE MAIS NON ALTERNATIVE DE L'ECONOMIE
MONETAIRE MARCHANDE La raison d'être d'une monnaie est
de désenclaver les économies locales, c'est pour cette raison
même que l'Europe a créé l'ECU. CONTRE L'EXCLUSION MONETAIRE
LES SEL CONSTITUENT UNE PARADE EN OFFRANT à leurs membres des biens
et des services qu'ils ne pourraient se procurer autrement, toute en
réalisant une économie considérable sur les couts de
transaction
LES LIMITES Cependant il ne faut pas considérer les
SEL comme concurrents du système monétaire Leur monnaie n'est
ni thésorisable, ni capitalisable On ne peut constituer une réserve
de son travail comme source d'investissement ou d'une consommation
différée. LES SEL n'ont pas plus la panacée de la
solidarité, c'est I'économie monétaire non marchande
qui dispense les transferts sociaux, cette forme de péréquation
solidaire. Il faut prendre les SEL comme un complément inséré
dans le système dominant Ce que l'un ne couvre plus, I'autre par son
innovation le fait. Il conviendrait plutot de parler d'hybridation Les SEL
trouvent leur place à côté des échanges classiques
et des transferts sociaux. Son mérite principal nous l'avons vu est de créer qrâce à la participation active de ses acteurs, richesses et statuts sociaux là où ils n'existaient plus. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Formes innovantes pour l'innovation | ||
Solidarités nouvelles face au chômage :
innovation collective et solidarité
J. BOURRIER CNAM, ISERIS |
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Mardi 10 Juin, 14h15-16h |
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I L'Organisation.
L'Association "Solidarités Nouvelles face au Chomage" (SNC),
a été fondée en 1985, par J.B. de Foucauld. Des groupes
s'intéressaient aux demandeurs d'emploi, pour améliorer leur
efficacité, SNC leur a proposé un outil défini
par les composantes suivantes: - l'existence d'un groupe local de solidarité, - pratiquant une démarche d'accompagnement auprès de plusieurs demandeurs d'emploi, - ayant recours, si nécessaire à la mise en place d'un "contrat SNC", (contat d'insertion),
- bien inséré dans le réseau de partenaires de l'emploi
dans son environnement local.
Par exemple dans une grande ville de la région parisienne, 4 associations,
dont SNC, sont regroupées dans une structure unique.
II Idées Forces. 1. Ecoute. Personnalisation de l'Accompagnement.
Le demandeur d'emploi est accueilli, écouté personnellement,
par les accompagnateurs qui s'impliquent tout le temps nécessaire. 2. Travail en Equipe.
Les accompagnateurs bénévoles travaillent en binôme.
Ils se retrouvent régulièrement dans des réunions du
groupe local de solidarité. 3. Projets personnels et le Projet de SNC.
Les demandeurs d'emploi ont le projet personnel de trouver un emploi, les
accompagnateurs celui de les y aider.
Ils se retrouvent dans le Projet de SNC, d'engagement coopératif
pour l'emploi.
III Conclusion. A partir de l'expérience de groupes informels, SNC a mis en place un outil présenté plus haut. Cette innovation collective renforce les actions individuelles et celle des groupes locaux. A partir de cette expérience, le siège bâtit le Projet de SNC pour l'emploi. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Formes innovantes pour l'innovation | |
Pensée unique et fracture :
Recherche d'une méthode générale, applicable
de la Technique à l'Ethique F. LE GALLOU Consultant - Enseignant |
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Mardi 10 Juin, 14h15-16h |
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- La "Pensée Unique" consiste généralement :" à faire un choix, et à considérer qu'il est le seul à être bon ".
Avec la diversité des "possibles" ou des "concevables": une direction
d'action unique, n'est que rarement optimale; ou elle ne le reste que très
peu de temps ( les avantages et inconvénients de chaque direction
évoluent, et des dimensions secondaires peuvent devenir principales
). - Les "fractures" proviennent de deux pensées uniques opposées, que rien ne vient coordonner . Elle ne sont pas que "sociales", mais concernent tous les domaines d'activité.
Il faut sortir de la pensée unique . Oui, mais pour aller où ?
Dans notre environnement de plus en plus large et complexe, nos activités
ne peuvent se limiter aux actions directes (cartésiennes) et aux boucles
de régulation (cybernétiques) . Si elles sont efficaces, elles
sont néanmoins insuffisantes . Et nous voudrions montrer, que la
catégorie des interventions, désignées par les
quasi-synonymes suivants : "équilibrations duales - régulations
bilatérales - coordinations binaires- stratégies
paradoxales...", est :
a - Formalisable et modélisable : sous la forme d'un
équilibre optimal, entre deux extrêmes défaillants .
b - Transférable à tous les domaines d'activité :
allant des réalisations technologiques aux comportements éthiques
(en passant par tous les domaines intermédiaires "informatiques,
biologiques et psycho sociologiques" aussi bien qu'"organisationnels et
gestionnels". c - Elevable à de très hauts niveaux de complexité : ces unités nouvelles composées "d'opposés binaires équilibrés"étant elles mème associées par ce mème principe. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Formes innovantes pour l'innovation | ||
Trouver et développer ses capacités personnelles
d'innovation N. MILONAS CNAM, ISERIS |
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Mardi 10 Juin, 14h15-16h |
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Décision ? vous avez dit dé ci sion ?
La complexité affichée du monde actuel provoque la sidération
de beaucoup, hommes, organisations et gouvernements et , partant,
l'in dé ci sion.
Alors, que faire pour utiliser nos savoirs de plus en plus nombreux
mais inutilisés ou inutilisables ?
Comment, selon l'expression à la mode, conférer de la Valeur
Ajoutée à ces savoirs restés en friche, pour leur
permettre de relever le défi pragmatique auquel les soumet la
réalité du terrain.
De tous temps, les nations ont eu à affronter l'adversité :
sans remonter à la Grande Peste, les deux derniers conflits mondiaux
ont éprouvé des individus qui sont encore là pour en
porter témoignage. Face à l'adversité, comment ont ils
renversé la situation ? Peut-être, en changeant le regard qu'ils
portaient sur le monde, selon l'expression de Marc Aurèle pour lequel
: "ce n'est pas le monde qu'il faut changer, c'est le regard que nous portons
sur le monde". Un regard neuf, n'est-ce pas une des conditions sine qua non
de la capacité d'innover ? Innover signifie ici : donner cours à son "inspiration" , puisqu'on dit toujours d'un innovateur qu'il est inspiré, s'ouvrir au monde et sortir des "villes de nous-même", vécues comme assiégées, ainsi que du "chômage de soi-même", selon l'expression de Daniel Sibony accepter l'autre face de la médaille : le progrès technologique qui permet de " mettre les villes à la campagne " ... pour combler un vieux rêve qui n'est plus utopie.
écouter ses capacités de ré-création
Au CNAM, nous innovons en sollicitant les capacités d'innovation des
auditeurs, dans le cadre des nouvelles Unités de Valeurs consacrées
au Projet Personnel et Professionnel. Nous partons ensemble de l'existant
car, faut-il le rappeler, " rien ne se perd, rien ne se crée,
tout se transforme...".
Sur ces bases, il s'agit pour chacun d'innover en utilisant ses richesses
intérieures dans de nouveaux champs. On parle alors de transfert
des acquis.
Voltaire nous l'enseignait déjà : "il faut cultiver son
jardin". Le cultiver non pas comme Harpagon, mais de façon
à ce qu'il nourrisse le corps et l'âme des autres et de nous
même. Terminons par une citation de Francis Picabia, vision fulgurante
des potentialités d'innovation humaine :
" notre tête est ronde pour que nos idées puissent
changer de sens" ... bel exemple fourni par un innovateur ! |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Formes innovantes pour l'innovation | |
Le retour d'expérience dans le management des projets
:
d'une analyse des causes stérile à une stratégie de compétence pour construire l'avenir F. PERRIER, M. MAROUARD CNRS-MQDP, Meudon |
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Mardi 10 Juin, 14h15-16h |
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Dans le monde du management de projet, nous naviguons entre passé et avenir. Un projet est un subtil mélange de techniques et de connaissances solidement implantées et d'éléments innovants.
Dans la logique positiviste du paradigme linéaire de management de
projets généralement utilisé ces trente dernières
années, on recommandait l'usage du retour d'expérience dans
un raisonnement linéaire classique. Il était recommandé
d'analyser les effets obtenus, d'en trouver les causes et, lorsqu'on se
retrouvait devant des causes similaires, on pouvait alors remonter ce
raisonnement et obtenir les mêmes effets. Nous nous enfermions dans
un passé analysé et décortiqué qui limitait et
étouffait notre avenir.
Cette démarche a provoqué quelques catastrophes et beaucoup
d'erreurs ; de plus, elle ne passionnait pas les acteurs projets qui en
ressentaient bien les limites. Dans le monde complexe du management nous
ne nous baignons jamais deux fois dans la même eau du fleuve. Chaque
projet a ses racines dans une réalité qui le conditionne et
cette réalité n'est jamais la même, chaque instant la
modifie. Envisageons le retour d'expérience comme un enrichissement de nos connaissances. Ne cherchons pas le pourquoi, il est déresponsabilisant. Dissocions bien l'erreur de la faute et elle deviendra source de compétence pour l'avenir.Le passé et peut-être surtout les erreurs du passé sont tout-à-fait positives si nous les utilisons pour élargir notre vision du monde. Sachons utiliser les échecs parce qu'ils contiennent la réussite et reconnaître nos erreurs, et nous mettrons en place une stratégie de compétence. N'essayons pas de réaliser cette néfaste utopie de reproduire l'identique mais utilisons notre expérience pour construire le changement. Ainsi le retour d'expérience atteindra toute sa dynamique et son efficacité et les hommes des équipes projet s'en trouveront enrichis. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Formes innovantes pour l'innovation | ||
Linguistique et graphique de conception J.F. QUILICI Technologie et Innovation |
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Mardi 10 Juin, 14h15-16h |
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Etant précisé qu'il s'agit d'abord de la conception d'objets ou produits matériels ; de plus inventifs au sens des brevets (c'est-à-dire de genre nouveau et non seulement "importés/améliorés"), la question est celle des heuristiques d'approche-système. Qu'on peut dire à 1D - cas du discours - ; à 2D - cas des graphiques - et même à 3D - cas des maquettes -. Ce qui n'enlève rien au caractère exemplaire et plus général de la démarche ; "la mécanique étant la grammaire de la physique" si l'on suit G. BACHELARD...
1/ Une matrice - inexhaustive mais redondante - de qualification du
GENRE de l'objet d'analyse, si l'on distingue par colonnes les
catégories linguistiques des mots qu'on pense le
caractériser, s'avère capable d'en affiner la REPRÉSENTATION
sous les aspects suivants : ORGANIQUE ARCHITECTURAL RELATIONNEL STRUCTUREL FONCTIONNEL (O) (OR) (R) (RF) (F) via :
substantif adjectif "avec quoi ?" adverbe verbe
2/ Quelques règles (d'inférence ?) facilitent les classements
dans les colonnes : 2.1/ dialectique Genre z Degré (ou qualitatif z quantitatif, y compris "identités aux dimensions") ; 2.2/ dialectique Système z Environnement (cf. Forme z Fond ; O z F) ; 2.3/ prise en compte des niveaux-système immédiatement adjacents : en (N-1) des -èmes et en (N+1) des -ites ("émitisme" ?) ;
2.4/ genre de l'adéquation O z F (OR z RF) : biunivoque et à
quel niveau, ou redondante ? (cf. "abstrait z concret" chez G. SIMONDON). 3/ Tous dessins (2D) voire maquettes (3D) - "du 1er ordre" i.e. sans oubli fonctionnel, mais avec juste tous ordres de grandeur idoines - viennent très tôt préciser l'approche-système. Par la mise en évidence des aspects relationnels, ils anticipent même souvent sur toutes descriptions cursives : syllogistique et algorithmique, notamment.
(Alors que la CAO - certes plus puissante/précise mais plus longue
à mettre en oeuvre - risque de figer prématurément le
genre de "solution" ; sans même qu'on s'en avise toujours, mais au
risque de retours en arrière plus délicats et surtout
coûteux...). Ce qui paraît d'ailleurs pouvoir être étendu aux concepts abstraits, voire aux êtres vivants et groupes sociaux... (Divers exemples disponibles : téléphone, avion, carènes, commander, symbole, "étoile de DAVID", DESCARTES... Et système, en général, cf. "Systémique" ; GESTA ; LAVOISIER 1992). |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Formes innovantes pour l'innovation | |
Construire les sciences de l'innovation entre faire et savoir.
Complexité et "sciences de l'ingénieur" R. RIBETTE CNAM, ISERIS |
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Mardi 10 Juin, 14h15-16h |
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Des ingénieurs ingénieux ..... au génie des systèmes
L'ingénieur ingénieux .... s'ingénie à pratiquer
un art, tout à la fois fait de pensée et d'action, un "génie
managérial", en tant qu'"art des constructions managériales",
visant à bien gérer le système constitué par
les projets individuels des acteurs et les projets collectifs auxquels ils
participent. Complexité et nouveaux paradigmes de gestion
Pendant longtemps, l'art de l'ingénieur a reposé sur l'utilisation
intelligente des "sciences pour l'ingénieur", les mathématiques,
la mécanique, la physique, ..... pour la maîtrise des
performances de toute entreprise humaine.
L'ingénieur ne pilote plus aujourd'hui un simple système
technique mais doit s'intéresser au développement des performances
globales des activités industrielles dans une démarche
d'"optimisation de la valeur" à fin d'une intégration
durable de l'entreprise dans ses environnements économiques, financiers,
culturels, sociaux, techniques, géographiques.. Positivisme, constructivisme et "sciences de l'ingénieur"
Cette nouvelle "ingénierie des systèmes complexes" nécessite
de compléter les démarches managériales positivistes
traditionnelles par de nouvelles approches constructivistes itératives,
dans lesquelles la conduite dans le chemin importe bien plus que la
détermination a priori du but final, ..... ce dernier se modifiant
sans cesse pour n'émerger dans sa forme définitive .......
qu'au bout du chemin. L'"intentionnalité collective" d'un groupe de travail est toujours le produit d'une dynamique globale : "pensée/action", bouclée en permanence avec les "auto-constructions de conscience" de chacun des acteurs. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |