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Contributions préparées
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Notes |
Décision et action stratégique en situation complexe | |
La décision stratégique : quelle construction
pour faciliter la mise en acte de la stratégie ?
G. CHABERT IM EDF-GDF |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Nous pensons qu'il est logique qu'une stratégie délibérée s'engage concrètement dans la réalité - se mette en acte - afin de ne pas rester " lettre morte ".
Bien entendu nous n'oublions pas qu'un processus stratégique est un
mélange de délibéré et d'émergent.
Nous nous interrogerons sur les modalités de construction de plans
stratégiques et présenterons notre conception de ce type de
processus, une conception fondée sur l'idée de
l'élargissement de la participation des acteurs à ces processus
de réflexion stratégique.
Nous considérons en effet qu'une démarche participative est
susceptible de :
- faciliter la mise en acte d'une stratégie
délibérée,
- permettre, lors de la vie du plan stratégique, de prendre en compte
de manière plus satisfaisante l'émergent, et d'être ainsi
mieux à même - chemin faisant - de faire vivre l'action
stratégique. Enfin nous réfléchirons sur les limites de cette démarche participative et soulèverons notamment la question de la confidentialité d'une stratégie dans ce type de dispositif. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Décision et action stratégique en situation complexe | ||
La décision stratégique en milieu complexe
: expérience d'une entreprise multinationale
P. Kassler Shell, Grande-Bretagne |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Les entreprises industrielles opèrent dans des milieux
d'affaires pleins d'incertitudes, qui posent des risques au bien-être
et même assez souvent à la survie de leurs activités
économiques. On estime que les grandes sociétés ont
une vie moyenne d'une quarantaine d'ans, leur chute finale étant due
à des changements économiques, démographiques, ou bien
simplement à l'arrivée sur scène de nouveaux concurrents
vigoureux. Après le décès de l'entreprise l'autopsie
révèle souvent que le malade exhibait des symptômes complexes
: peu de regard pour les changements de goût des clients, insouciance
en face des opportunités présentées par les nouvelles
technologies, manque d'innovation, etc. Avec les outils puissants de l'analyse
des systèmes on peut interpréter le passé et en faire
un cas pour les futurs étudiants MBA. Mais le patient est mort. Comment
faire pour essayer de vivre plus longtemps ? L'histoire nous a fait apprendre
que, même disposant de savantes équipes de chercheurs on ne
peut pas prévoir l'avenir. L'interaction des systèmes complexes
continue à produire de temps en temps des ruptures de trends non
prévisibles ( telles que les guerres, les crises pétrolières,
etc.) et ce sont elles qui posent les plus aigus risques aux entreprises.
Ceci en beaucoup de cas parce que les dirigeants ne possèdent pas
les modèles mentaux appropriés pour la gestion de leurs affaires
dans des conditions inhabituelles. La solution n'est évidemment pas simple. Il semblerait cependant que les sociétés de grande longévité aient poursuivi deux stratégies simultanées, la première intellectuelle et la seconde de gestion : - essayer de mieux comprendre le fonctionnement des systèmes et surtout de cartographier les limites des trends linéaires,
- gérer le portefeuille avec des objectifs de robustesse et
flexibilité contre des chocs et événements
imprévus.
La première de ces stratégies a amené Shell à
fonder ses réflexions stratégiques sur la méthode des
scénarios. La base intellectuelle de ce travail est un examen rigoureux
du présent, pas du tout dans l'esprit de découvrir l'avenir
en projetant les trends d'aujourd'hui. Tout au contraire, le but est d'analyser
en profondeur les éléments des systèmes économiques,
politiques, industriels, sociaux, technologiques, susceptibles d'influencer
l'avenir de Shell, et y chercher ce qui n'est pas linéaire : les signaux
faibles prémonitoires de futurs changements profonds. Les scénarios
mondiaux, construits tous les deux ou trois ans, sont conçus exactement
pour lancer un défi aux stratégies actuelles et futures. Ces
mondes imaginés de l'avenir à long terme sont dessinés
pour passer à l'épreuve du feu non seulement les stratégies
elles-mêmes mais aussi les cartes mentales des dirigeants
responsables. Cette notion d'un futur rendu incertain et dangereux de façon permanente par les phénomènes de complexité mène à une gestion de portefeuille particulière. Un grand groupe international, possédant les ressources nécessaires peut choisir ses investissements pour augmenter la robustesse de l'ensemble. On peut, par exemple, se permettre à investir dans des pays considérés "à risque exceptionnel" sans alarmer les actionnaires, si on peut démontrer un équilibre acceptable entre ceux-ci et d'autres régions plus stables. On peut choisir une gamme de produits équilibrée entre les besoins connus d'aujourd'hui et les besoins possibles de demain. Le gaz naturel à transportation internationale, banal en 1997, était un pari risqué en 1959 à la découverte de Groningue. Après-demain, quoi ? Question complexe ! |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Décision et action stratégique en situation complexe | |
Singularités, changements et stratégie
C. Marmuse ESA, Université de Lille 2 |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Le 20 Janvier 1997, Boeing annonçait le gel de son projet
de super-jumbo 747X : pas assez nouveau, trop "conforme" au programme
B747 ont décrété les compagnies aériennes. A
contrario, le choix d'Airbus d'imaginer un modèle d'avion
complètement nouveau (A3XX) semble mieux convenir car il pourrait
constituer un changement majeur dans la manière de transporter des
passagers
Un exemple de ce qu'il faut éviter (chez Boeing),
lorsque des changements majeurs sont attendus.
Si, au vu de cet exemple, il peut sembler attrayant de retenir l'idée
de singularité comme logique fondamentale des stratégies
efficaces, il reste à poser les principes de la découverte
du chemin singulier conduisant à la découverte d'une " autre
stratégie ". Le titre de ce texte est, on l'aura remarqué,
une paraphrase d'un ouvrage collectif signé de P. Watzlawick, J. Weakland
et R. Fisch. Ces auteurs, membres de ce qu'il convient d'appeler l'école
de Palo Alto ont cherché à exprimer une vision du changement
qui fut leur pratique de thérapie en matière de comportements
humains et sociaux [Watzlawick, Weakland et Fisch, 1975].
Le modèle de base sur lequel repose cette analyse et celle de la
théorie des groupes et des types logiques. Beaucoup de situations
stratégiques d'entreprises peuvent s'analyser en termes de types de
changement. La recherche de solutions à des problèmes (de pertes
de parts de marché, de compétitivité, d'organisation)
constitue sans doute l'essentiel du temps de réflexion des analystes
au sein des entreprises. C'est alors la solution qui est le
problème. Si l'on cesse de vouloir résoudre le problème,
alors on peut résoudre le problème. Rappelons les quelques
conclusions que nous livrent P. Watzlawick, J. Weakland et R. Fisch :
a) Le changement 2 modifie ce qui apparaît, vu du changement 1 comme
une solution, parce que, vue dans la perpective du changement 2, cette
" solution " se révèle être la clef de voûte
du problème que l'on tente de résoudre.
b) Alors que le changement 1 semble toujours reposer sur le bon sens (par
exemple sur une recette du genre " plus de la même chose "),
le changement 2 apparaît bizarre, inattendu, contraire au bon sens
: il existe un élément énigmatique et paradoxal dans
le processus de changement. C'est l'essence même du changement de
stratégie. c) Appliquer des techniques de changement 2 à la " solution " signifie s'attaquer à la situation ici-maintenant. Ces techniques s'occupent des effets et non des causes supposées; par conséquent, la question capitale est quoi ? et non pourquoi ? Les décisions stratégiques s'apparente le plus souvent à des logiques d'identification plus que de rationalisation a priori.
d) Le recours à techniques de changement 2 dégage la situation
du piège générateur de paradoxes que crée la
réflexivité de la tentative de solution. Il place la situation
dans un nouveau cadre. L'innovation stratégique est au cur des
grandes réussites d'entreprises. Dans ce contexte de changement 2, le seul susceptible de conduire à des choix stratégiques novateurs, il nous parait ainsi nécessaire et crucial de proposer une première approche méthodologique de la singularité stratégique. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Décision et action stratégique en situation complexe | ||
De la décision à l'agir stratégiques :
le dialogue des catégories occidentales et chinoises
de la stratégie
A.C. MartinetMartinet, Euristik, CNRS, IAE Lyon 3.
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Profondément ancrée dans la pensée grecque de l'action raisonnée et délibérée, la réflexion stratégique occidentale, à la guerre comme dans les affaires, s'efforce d'amender - mais bute inexorablement sur - les catégories irréductibles de cet héritage : clivages théorie/pratique, but/moyens, plan/action, stratégie/tactique ; conception de formes idéales a priori (projet, plan, vision...) à imposer à l'environnement (maîtrise dela nature de Descartes, choix de la voie la plus courte de Clausewitz...)en réduisant les écarts, les fonctions entre " le modèle " et " la réalité ". La pensée classique chinoise semble méconnaître ces clivages au profit d'une concentration sur le cours des événements, d'un appui sur le potentiel de la situation, sur la propension des choses, vues comme variables, fluides...La stratégie occidentale découpe, isole des décisions ou des actions séquentielles, les rend visibles, " appropriables " par le stratège. La stratégie chinoise privilégie la transformation, le processus qui se déploie dans la durée et donc l'invisible, le diffus, la discrétion. Le contraste entre ces deux conceptions appelle au dialogue en sollicitant les dispositifs conceptuels fondamentaux de la stratégie. Le couple potentialisation/actualisation, la délibération, l'anticipation et les signaux faibles, l'évaluation et le projet, le direct et l'indirect... |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |