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Contributions préparées
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Notes |
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Interface homme-machine et médiation du savoir et
du faire
F. ADREITUniversité de Toulouse II, MIRA P. MAURAN, ENSEEIHT, INP Toulouse |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Nous considérons l'interaction entre un être humain et une application informatique via une interface homme-machine. Nous nous intéressons aux interactions en situation complexe (aide à la décision, exploration d'une base de données), au cours desquelles l'être humain doit élaborer un processus cognitif complexe que nous organisons en un double mouvement : un processus de connaissance (le savoir) à fin d'agir et un processus d'action (le faire) à fin de connaissance. Ce double mouvement est supporté par l'interface homme-machine qui offre une représentation de l'application informatique (comportant à la fois des données et les opérations possibles) et des outils pour agir, via cette représentation, sur l'application, en déclenchant les opérations.
Les opérations et les données sont déterminées
au niveau de l'application où elles sont distinguées, souvent
séparées. Par exemple, un SGBD assure les opérations
de gestion de données tandis que les données sont regroupées
dans une BD. On peut donc utiliser le même SGBD avec des BD
différentes : on a ainsi choisi, dans ce cas, de privilégier
la généricité des opérations (et donc leur
réutilisation, à la fois informatique et cognitive) au
détriment de la spécificité (de certaines opérations
sur certaines données). Cette séparation
opérations-données est en partie réduite au niveau de
l'interface où l'on tente de représenter conjointement
opérations et données ou encore de répercuter
instantanément les effets d'une action sur la représentation,
se rapprochant ainsi du processus cognitif de l'être humain mêlant
faire et savoir (cf infra). Il semble cependant difficile, après avoir
séparé, de reconstruire dans l'interface la sémantique
liant opérations et données. Pour supporter le double mouvement du faire et du savoir, l'interface met en uvre un langage d'interaction. Ce langage permet au concepteur (qui n'a pas les moyens d'interagir directement avec l'utilisateur) de contrôler indirectement l'interaction (le langage d'interaction définit les données accessibles, les séquences d'actions possibles). Considérant qu'en situation complexe, l'interaction est principalement organisée par le processus cognitif de l'être humain, nous proposons au concepteur d'élaborer le langage d'interaction sur la base de ce processus. Plus précisément, nous organisons le processus cognitif de l'être humain suivant le principe d'action intelligente [J-L. Le MoigneLe Moigne 1995] et nous proposons d'élaborer le langage d'interaction en fonction des finalités que le concepteur associe aux différentes phases de l'action intelligente : la compréhension et l'évaluation de la dissonance (par exemple, le concepteur vise-t-il une compréhension fine de la situation ou veut-il laisser la place à une certaine ambiguïté ?), la conception d'actions à entreprendre (par exemple, le concepteur veut-il provoquer la conception, l'invention de solutions ou bien préfère-t-il enfermer l'utilisateur dans un espace clos ?), le sélection d'une action (par exemple, le concepteur veut-il donner à l'utilisateur la possibilité de simuler, de défaire une action ?). |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Systèmes de connaissances dans les organisations | ||
Business dans le cyberspace : des stratégies
complexes dans les mondes virtuels J.A. BARTOLI IAE d'Aix, GRASCE-CNRS |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Ou l'on explorera comment la modélisation des systèmes complexes peut servir de boussole aux nouveaux entrepreneurs/explorateurs qui se lancent dans de fascinantes aventures sur les océans virtuels des connaissances, ou rodent d'étranges pirates, de mystérieux virus, où l'on découvre des trésors et ou les règles du jeu restent a inventer.
Les théories de la complexité sont particulièrement
pertinentes pour guider les réflexions des managers opérant
dans ces espaces stratégiques étranges. En effet, les concepts
clés d'émergence, d'imprévisibilité, d'adaptation,
d'autonomie et d'apprentissage sont indispensables à la
compréhension de ces cybermondes.
Le développement d'Internet, qui suit une logique
autoréférentielle fondée sur des boucles de
rétroaction positives (plus il y a d'acteurs connectés, plus
il y a de connaissances et d'interactions potentielles et plus il devient
intéressant de s'y connecter) a un caractère explosif dont
on ne connaît pas les limites (si elles existent).
L'autonomie des acteurs et leurs comportements inventifs et innovants rend
ce développement particulièrement turbulent et imprévisible.
Des systèmes de contrôle ou de régulation efficaces ont
du mal à se mettre en uvre. De nouvelles pratiques (commerce
électronique) outils (cybercash), des modes de comportement (nettiquette)
et de nouvelles règles du jeu émergent sans cesse des interactions
des acteurs.
Les frontières des espaces stratégiques où les entrepreneurs
s'aventurent sont en évolution accélérée. Les
mutations des métiers qui s'opèrent, liés à la
dématérialisation de l'économie entraîne la
nécessité d'expérimentations et d'apprentissages très
rapide. La difficulté d'évaluer et de contrôler les
coûts (combien coûte la production d'une connaissance?, peu
d'économies d'échelle liées à la taille) ainsi
que les possibilités multiples d'innovation rendent les positions
stratégiques très fragiles et éphémères. Plus que jamais, des modèles permettant de représenter et de comprendre le jeu des acteurs (leurs finalités, leurs comportements et leur évolution), d'identifier les tendances et ruptures, s'avèrent indispensables pour guider l'action des managers et leur donner un sens. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Systèmes de connaissances dans les organisations | |
Outiller la gestion des connaissances individuelles
P. BURGUIERE, Conseil, Paris |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Alors que l'on voit aujourd'hui se constituer une discipline
de gestion des connaissances dans les organisations, avec ses concepts et
ses outils, nous nous intéresserons ici à une gestion des
connaissances considérée au niveau individuel (où la
croissance des besoins et des opportunités n'est pas moindre que pour
les organisations), en nous demandant quelle pourrait être l'aide
apportée par les outils informatiques contemporains à
une gestion délibérée par un individu de son propre
capital de connaissances.
Traitant de gestion des connaissances et d'informatique ("science de l'information "), il nous faut d'abord préciser le lien entre connaissances et information. Nous ferons ici le choix de considérer les connaissances comme des énoncés pertinents dans l'acquisition de compétences (de capacité à faire). On pourrait ainsi construire une chaîne - information, compréhension, connaissances, compétences, action - qui serait un cadre de lecture étendu de la dialectique du savoir et du faire, en précisant que c'est la rencontre de l'information et de l'individu (avec son contexte et ses projets) qui (parfois) produit de la compréhension et de la (des) connaissance(s). Nous nous intéresserons donc à cette information "support " de connaissances, et à la capacité offerte à l'individu d'y accéder et de l'enrichir. Nous considérerons d'abord les informations stockées sur Internet ou intranet, dans des bases de connaissances ou dans de simples fichiers, partagés ou personnels. L'individu en quête de connaissances va interroger ces sources multiples de façon qui peut être itérative, jusqu'à ce qu'il ait obtenu la compréhension recherchée. Le rôle de l'informatique tel qu'il se dessine actuellement dans ce domaine est, d'une part bien sûr de permettre le stockage de grandes masses d'information, mais surtout de faciliter la recherche dans ces masses d'information - on parle de navigation ou de datamining. C'est alors la capacité à consulter rapidement, à trouver l'information désirée, qui prime. De récentes applications permettent des recherches de mots présents dans des documents d'une façon qui dépasse la simple recherche de mots clefs, en présentant, à partir d'une requête initiale, des cartographies de mots présents dans les documents concernés par les mots initiaux. Cela permet de se déplacer de proche en proche sur un territoire de mots et de liens entre les mots fondés sur la co-présence de ces mots au sein de mêmes documents. Mais l'information requise pour alimenter un capital personnel d'informations-connaissances n'est pas toujours disponible dans des sources préexistantes de connaissances, et doivent pouvoir être complétées en stockant, pour soi-même ou dans le cadre d'un système organisationnel, des informations liées à ses connaissances ou à sa démarche d'apprenant. Il peut s'agir d'annoter des documents existants, d'établir des liens (hypertexte...) ou de rédiger des textes originaux et indépendants. Une "saisie " rapide, facilement accessible au moment où l'information/connaissance est présente à l'esprit est alors essentielle. Comme pour la recherche d'informations, les techniques sont disponibles, et permettent aujourd'hui d'envisager la création d'une application à l'interface cohérente pour stocker, rechercher et consulter les informations-connaissances avec un investissement (coût et maîtrise) suffisamment faible pour être largement accessible. Cependant, l'outil ne crée pas nécessairement la fonction, et l'apprenant est souvent habitué à recevoir les connaissances par le biais d'un formateur et à s'en remettre à sa mémoire pour stocker les informations recueillies. L'enjeu est sans doute, si l'on y trouve intérêt, de compléter le formateur et la mémoire individuelle par un instrument de gestion de l'information support de connaissances s'intégrant à une démarche proactive de gestion d'un capital de connaissances individuelles ? On verrait peut-être alors se propager de nouvelles attitudes vis-à-vis des connaissances ! |
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Systèmes de connaissances dans les organisations | ||
Complexité du dialogue coopératif dans les
réseaux de communication
A. CARDON, INSA de Rouen, LIR |
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Nous nous intéressons aux systèmes informatiques multiparticipants où des connaissances diverses, des faits, des avis, des jugements sont échangés entre des opérateurs distants, via des réseaux à haut débit, pour réaliser des prises de décision coopératives. Ainsi, plusieurs points de vue sur la situation à gérer sont exprimés, représentant les perceptions des différents acteurs. Le flux de communications ne permet plus de se satisfaire de systèmes centralisés basés sur un ordre hiérarchique préétabli et la simultanéité des échanges rend le champ communicationnel typiquement complexe. Le cas d'un seul acteur Lorsqu'un seul utilisateur communique avec un système informatique, il utilise celui-ci comme une simple base de connaissances factuelles. Les connaissances, quelles qu'elles soient, sont représentées dans le système par des structures symboliques. Des mécanismes d'inférence en exhibent certaines et l'utilisateur comprend, par lui-même, ce que le système affiche sur son interface après calcul, en interprétant ces signes. Nous sommes alors typiquement dans le cas de la sémiotique diadique où des connaissances ont été représentées dans un système, par des experts, puis sont symboliquement manipulées par ce système et enfin retournées à un usager pour qu'il s'en serve. Les symboles renvoient à leurs signifiés. Le cas de deux acteurs en communication Des difficultés apparaissent lorsqu'il y a deux utilisateurs distants d'un même système et qu'ils doivent communiquer des connaissances décisionnelles. En effet, les informations entrées par l'un n'ont pas obligatoirement la même signification lorsqu'elles sont lues par l'autre. La pragmatique de l'énonciation du message source est absente du texte, et si seul celui-ci est disponible, il est parfois délicat de comprendre ce qu'il signifie. L'acte de langage est réduit à une simple forme et cela peut mener de facto à une incompréhension. Mais le temps, puis les questionnements entre les deux acteurs, peuvent résoudre le problème. Ils peuvent entrer dans une boucle dialogique et adapter leurs compréhensions mutuelles par échanges de messages, en usant de multiples énonciations. Le cas d'un réseau d'acteurs Nous somme ici dans le cadre d'un système où communiquent simultanément de nombreux acteurs, avec une fréquence éventuellement importante, pour prendre des décisions coopératives. Ceux-ci énoncent des faits compliqués, éventuellement mal reconnus par eux-mêmes. Toute énonciation est enveloppée d'une intentionnalité non évacuable. On ne peut pas prendre le temps nécessaire à une mise en adéquation dialogique de chacun des protagonistes par rapport à tous les autres, si tant est que cela soit possible. Il faut que le système opère de lui-même une mise en dialogue simultanée de tous les acteurs, où bien transmettre systématiquement des communications très peu ou même non compréhensibles. Problèmes posés Deux problèmes sont alors posés, et qui constituent un défi à l'informatique : 1. comment le lecteur d'un message peut-il, à partir de la forme symbolique reçue, remonter clairement à l'objet réel tel que l'a perçu puis désigné l'auteur du message ? Peut-on catégoriser le discours pour permettre cette interprétation et porter ces catégorisations dans la structure des données communicationnelles ? Comment un système informatique peut-il prendre en compte la réalisation de la lecture de ces données communicationnelles et développer un processus d'interprétation artificielle multi points de vue ? |
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Systèmes de connaissances dans les organisations | |
Accommodation et assimilation organisationnelle : une
proposition de modélisation
A. CUCCHI Université de la Réunion, GREGEOI |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Sur la base des travaux de J. PIAGET développant les stades intellectuels de l'enfant, l'adaptation ne peut être considérée uniquement d'un point de vue extérieur ou d'un point de vue intérieur : elle doit se concevoir à l'interface, dans le cadre des interactions entre l'organisation et son environnement. Dans ses actions collectives appelées projets, à la convergence de ses activités et de ses finalités, l'organisation se construit des représentations d'elle même et de son environnement. Ce faisant, elle acquiert les connaissances nécessaires pour évoluer, pour modifier son fonctionnement.
Par l'étude des interactions organisation/environnement, l'adaptation
se conçoit alors comme l'exercice de deux stratégies
indissociables, concurrentes et complémentaires.
La première appelée Accommodation au sens de J. PIAGET, consiste
à adapter le fonctionnement de l'organisation de manière
adéquate par rapport à l'environnement sans modifier la structure
de l'organisation. L'objectif est alors de jouer sur les caractéristiques
de celle ci pour faire varier le comportement général. Cette
stratégie privilégiera donc les structures " conçues
souples ", capables de manifester une gamme importante de comportements
en fonction des variations prévues de l'environnement. L'organisation
cherche alors à utiliser une structure existante dans une plage de
fonctionnement préconçue. L'autre stratégie, appelée Assimilation, consiste à concevoir et à développer de nouvelles structures pour adapter l'organisation aux variations de son environnement. Le but est alors de reconsidérer les processus, les interrelations, les codes, les finalités, ... de l'organisation pour améliorer l'adéquation organisation/environnement. L'enjeu pour l'organisation est alors d'intégrer ces modifications, de les percevoir, de les concevoir et de les rendre effectives sous les contraintes de l'environnement.
L'objet de cette présentation est de proposer un modèle des
ces processus organisationnels d'accommodation et d'assimilation. Pour ce
faire, nous utiliserons les concepts liés à l'intelligence
organisationnelle d'une part et ceux liés au modèle de
l'organisation en tant que système de traitement de l'information
d'autre part. La conclusion de cette présentation articulera ces stratégies avec l'évolution des outils de traitement de l'information, outils participant activement à leur mise en uvre. |
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Systèmes de connaissances dans les organisations | ||
De la décision compilée
" faukon-yaka " à la décision
interprétée : réflexions et acquis de
l'expérience industrielle de la décision
S. DUPUY, Ex-Aérospatiale |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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En introduction, mes motivations en relation avec mon expérience industrielle d'Ingénieur en Chef à AEROSPATIALE, sont évoquées. A ce titre, j'ai été particulièrement intéressé par les décisions en général, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Aussi, lorsque j'ai été informé du thème de la Rencontre AEMCX de Juin 97, j'ai été séduit par l'opportunité qui m'était offerte d'y participer, en tentant d'apporter ma modeste contribution et en échangeant avec d'autres participants.
Ensuite j'indique que j'ai été frappé de nombreuses
fois par l'exemple de décisions qui prétendent donner des solutions
à des problèmes non encore posés. C'était le
point de départ de mes réflexions sur les décisions.
J'ai également pu observer des décisions dont l'élaboration
était complexe, en réponse à des problèmes complexes
et constater les progrès de différentes sortes réalisés
pour en améliorer l'efficacité. Ce besoin de maîtriser
les décisions a d'ailleurs conduit à intégrer l'aide
à la décision dans les systèmes de notre conception.
C'est tout un enjeu que de mieux connaître les mécanismes de
ces décisions pour mieux les maîtriser car on sera de plus en
plus confronté à des décisions difficiles. Sans aucune
prétention d'exhaustivité, je me propose dans cette modeste
étude de passer en revue certains aspects des décisions et
de leur relations au savoir et au faire.
Pour continuer en caractérisant les décisions je me suis
limité aux deux extrêmes que sont les décisions
compilées "Faukon-Yaka" uvres d'une pensée linéaire
et les décisions interprétées sous tendues par la
pensée complexe. Les aspects essentiels de ces deux types sont
comparés et montrent que les décisions compilées sont
issues de raisonnements rudimentaires et qu'elles sont d'une efficacité
incertaine, alors que les décisions interprétées
correspondent aux besoins des systèmes complexes par l'approche qui
vise à la lisibilité, à la traçabilité
et à la justification des choix.
Ensuite, il m'est apparu qu'il était vain de vouloir aller plus avant
par une démarche descriptive d'un seul tenant, mais plutôt au
travers de différentes observations. Ainsi il est proposé un
éclairage des différents angles sous lesquelles peuvent être
vues les décisions découlant de l'acquis de l'expérience
industrielle. Pour cela, les décisions sont examinées quant
à leur rapport à leur formalisation, à leur
complexité, à leurs coûts, à l'enrichissement
du savoir et du faire, l'environnement, aux contraintes temporelles, aux
stratégies, à la psychologie et à l'organisation. Cet
éclairage montre le côté incontournable de l'usage de
décisions interprétées, les décisions compilées
n'étant qu'un secours en cas d'une butée imposée par
le temps et les délais.
Des réflexions sont ensuite exprimées en vue de faciliter la
mise en application des décisions, sans laquelle ces décisions,
aussi bonnes soient elles, ne satisferaient pas les objectifs fixés. En guise de conclusion, il est indiqué que l'exigence des systèmes de plus en plus complexes incite à progresser dans la connaissance des décisions en tant que telles et dans leur élaboration. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Systèmes de connaissances dans les organisations | |
Savoirs et savoir-faire, objets de la capitalisation des
connaissances de l'entreprise
M. GRUNDSTEIN, Framatome, Paris |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Cette intervention (1) n'est pas le résultat d'un programme de recherche : c'est le reflet des observations issues de notre expérience du développement de systèmes à base de connaissances au sein du groupe Framatome de 1984 à 1991. Elle est ciblée sur l'aspect amont de la problématique de capitalisation des connaissances de l'entreprise. Cet aspect, rarement abordé, est cependant essentiel : comment repérer et mettre en valeur les connaissances cruciales, celles qui devraient faire l'objet d'un traitement spécifique. Pour tenter de répondre à cette interrogation, nous avons développé une démarche qui, à notre avis, constitue un préalable indispensable à tout projet de capitalisation des connaissances. Cette démarche ne repose pas sur l'analyse stratégique des objectifs de l'entreprise ; elle est fondée sur l'analyse des connaissances utiles aux activités qui contribuent au bon déroulement des processus organisationnels et des processus de production mis en uvre pour satisfaire les missions de l'entreprise.
Après un rappel de la problématique de capitalisation des
connaissances de l'entreprise, nous précisons notre point de vue
sur les deux grandes catégories de connaissances de l'entreprise.
Nous proposons, ensuite, une réflexion sur la caractéristique
fondamentale de notre démarche. (1) Référence : Michel Grundstein : Identifier les connaissances indispensables à la prise de décision. Les Rencontres d'Affaires, Paris, Avril 1997. Ce document est mis à disposition au Stand Portefeuille MCX. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Systèmes de connaissances dans les organisations | ||
L'évolution des systèmes logiciels :
un exercice pratique d'interdisciplinarité J. PARETS-LLORCAUniversité de Grenade, LSI |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Software Systems are executable models of complex systems which emerge from an intelligent process of interaction between the modeller and the system which he recognizes as modelled. When a Software System tries to simulate the informational behaviour of an organization, it cannot be a ballast that suffocates the organizational Information System. Both must be able to evolve in unison.
Traditionally the conception of Software Systems is carried out within the
endogamic concepts developed in Computer Science and Software Engineering.
From our point of view, Software Systems should be conceived within the System
Theory framework and should be considered as "open systems", in the sense
of systems with complex interactions with their environment and whose behaviour
is not clearly and undeniable settled and predicted.
"The 'evolutionary view' as the basic set of concepts which defines the
interdisciplinary paradigm of change, persistence and transformation of the
systems within the world" [Laszlo, 1987, p. 9] is applicable to any open
system and therefore to a S.S. In addition it is possible to consider the
evolutive software conception within the System Theory framework. Le MoigneLe
Moigne [1977-90] himself gives great importance to the regulation and adaptation
of systems and propose a gradation in the system's evolution. From an interdisciplinary point of view we believe that to keep an open mind is necessary in modelling the evolution of Software Systems and that models of different disciplines could be used if they fit some degree of isomorphism and can be adapted in order to achieve a better understanding of the phenomena which occur in the software development process. In fact some authors have proposed the application of biological concepts in different disciplines. The concepts of mutation and crossing-over have been used to work out theories about system adaptation [Holland, 1993]. In computer science this concepts are used in the design of genetic algorithms [Ribeiro, 1994], but their application in the field of software development is quite limited.
Our proposal here is multiple:
1) To present how the application of biological and psychological evolutive models and concepts are useful in modelling the software evolution process. One such approach can be viewed as a contribution to the research in software evolution at the epistemological and methodological level, that is to say, as the incorporation of more rich models of evolution which can be applied into the methodological tools used in software development.
2) To show how an interdisciplinary approach to the problem of Software Evolution is a better approach than endogamic research.
3) To extract some lessons of the problems that multidisciplinary and transdisciplinary research have in the fields where they are applied. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Systèmes de connaissances dans les organisations | |
La modélisation par les systèmes en situations
complexes J.-M. PENALVA, CEA - Marcoule |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Le rapport privilégié qu'un sujet connaissant établit avec un phénomène perçu dans le cadre d'un projet d'action peut être observé comme une situation cognitive. Le sujet doit faire usage de sa raison pour délibérer sur son action, il doit computer de l'information et produire une connaissance opérationnelle, c'est-à-dire utile à ses décisions. Pour le sujet impliqué dans l'action, comme pour l'observateur désireux d'intervenir, la situation est perçue complexe si elle nécessite pour la résoudre, outre du temps et de l'énergie (pour rassembler l'information nécessaire et produire les décisions), de l'intelligence et de la méthode (pour en construire une représentation qui convienne à l'action).
Le phénomène peut être lui-même perçu comme
" action complexe " portant sur des objets physiques, conceptuels
ou symboliques, ou encore comme" complexe d'actions ", impliquant
notamment d'autres acteurs.
Le sujet connaissant (tout comme l'observateur) peut être un individu,
un collectif organisé (une équipe, une entreprise) voire un
collectif partageant la même mission, le même intérêt,
ou simplement la même culture (un groupe d'experts, une
société, une association).
Face à cette grande variété de situations cognitives,
un observateur peut privilégier certaines dimensions de la situation
pour son projet d'intervention, ce qui délimite autant de champs
perceptifs envisageables, dans lesquels sont reconnus des niveaux multiples
d'imbrication d'actions, d'intentions et de représentations. Cette
imbrication d'éléments multiples, souvent difficile à
comprendre (au sens éthymologique de "prendre ensemble") conduit à
qualifier ces situations de complexes, mettant ainsi l'accent sur la
multiplicité des représentations que des observateurs peuvent
construire.
L'observateur qui forme le projet d'intervenir sur une telle situation,
c'est-à-dire d'introduire un changement, doit résoudre de
réelles difficultés de compréhension, d'anticipation
ou de maîtrise de la situation prise comme objet de connaissance, et
se trouve lui-même confronté au risque de provoquer des
conséquences non souhaitées. Un chef de projet, un opérateur
technique, un ingénieur évaluant des scénarios, un manager
gérant son entreprise, sont tous en situation de produire des
décisions dont les conséquences ne sont pas acquises.
Notre hypothèse méthodologique est la suivante : un niveau
de perception d'une situation complexe correspond au contexte créé
par un couple projet/sujet caractérisé. Pour intervenir sur
cette situation à ce niveau de réalité, l'objet doit
prend forme (en fonction de la description retenue pour le projet) et prendre
sens (en fonction des connaissances mobilisées par le sujet) pour
l'observateur confronté à des difficultés de
compréhension, d'anticipation ou de maîtrise. Pour produire
un modèle communicable (modélisation par les systèmes,
l'observateur doit qualifier la situation au travers d'un processus de
conceptualisation pour lequel nous proposons un référentiel
épistémique. (Texte complet disponible auprès de l'auteur) |
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Systèmes de connaissances dans les organisations | ||
Ingénierie de la connaissance et management de
l'organisation J.-Y. PRAX, COREDGE, Paris |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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La forme organisationnelle émergente correspondant aux
conditions de l'économie contemporaine, c'est à dire à
une nécessité d'adaptation ultra-réactive et permanente
face à un environnement complexe et incertain, est une organisation
fondée sur la connaissance et l'intelligence collectives et non plus
seulement sur les moyens et les structures. Mais force est d'admettre que,
dans l'entreprise actuelle, la connaissance collective souffre de sérieuses
limitations : elle est trop dépendante des acteurs, des jeux de
rôles et de pouvoir, elle tend à l'hyper-spécialisation
et au cloisonnement aux dépends de la transversalité et de
l'hybridation, elle n'est pas pilotée, sa capitalisation est laborieuse,
elle est sans cesse menacée par la perte et par l'oubli, elle n'est
reconnue par aucun statut économique ou juridique.
Pourquoi si peu de dispositifs sont mis en oeuvre pour favoriser
l'ingénierie de la connaissance collective ? Probablement parce
que le concept même de connaissance est mal connu et inquiétant,
et qu'il dérange nos esprits trop exclusivement analytiques. En dépit de ses promesses et de ses efforts, l'informatique classique n'a que très partiellement répondu à cette problématique d'ingénierie de la connaissance car elle procède d'une rationalité qui est profondément incompatible avec l'inépuisable complexité et richesse du concept de connaissance.
En effet, la limite principale des systèmes d'informations traditionnels
est qu'ils ne prennent pas en compte la majeure partie de l'information que
la collectivité produit et utilise : celle qui n'est pas structurée,
qui n'obéit à aucune prérationalité ni à
des traitements standards, et dans laquelle : · le langage et l'action jouent un rôle central, · la communication n'est pas un simple échange de signal sur un modèle input-output, c'est un processus de couplage participatif (Varela), · les systèmes de représentation sont gouvernés par la subjectivité, c'est à dire par les composantes personnelles du sujet : culture, paradigme, contexte social, professionnel, projet, désir
· la connaissance n'est pas seulement un produit (au sens stock de
données), c'est aussi un processus, un flux, une " différence
de potentiel ".
En revanche, et c'est peut être une raison de leur immense succès,
les NTIC se placent comme facilitateurs de la communication, de la coordination
entre les acteurs, et par conséquent comme dispositifs d'incitation
à la création de sens et d'enrichissement des savoirs. Les NTIC comprennent : le " groupware " qui facilite le fonctionnement du groupe de travail et, par là, le passage du tacite au formel et de l'individuel au collectif ; la " gestion électronique documentaire " qui se préoccupe du passage d'une mémoire de travail à une mémoire organisationnelle, plus pérenne et plus référentielle ;l'édition électronique, qui utilise les avantages des nouveaux médias en-ligne (Web Internet) ou hors-ligne (CD-ROM) pour introduire une composante pédagogique dans le référentiel de connaissance et le diffuser. Ces technologies ne contiennent pas en elles-mêmes le progrès, mais bien utilisées, elles peuvent être un formidable catalyseur du changement, en attaquant les " routines défensives " (Argyris) que l'organisation se crée et qui l'empêchent d'apprendre et d'innover, et un formidable catalyseur de l'intelligence des acteurs en situation de décision. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |