A 12   Mais la carte, parfois, transforme le territoire Présentation de l’Atelier

A 12

MAIS LA CARTE, PARFOIS, TRANSFORME LE TERRITOIRE

Présentation de l’Atelier animé par Evelyne ANDREEWSKY

DR-INSERM

9, rue de la Cité Universitaire, 75014 PARIS

andreews@ext.jussieu.fr

La carte n'est pas le territoire, et - comme on le sait - le mot "chien" n'aboie pas ! A l'instar des cartes, mots et textes représentent des "territoires" - des points de vue sur "la réalité" -. Mais loin de simplement représenter ces territoires, ils constituent aussi de véritables outils, susceptibles de les transformer.

L'atelier 12 : Mais la carte, parfois, transforme le territoire tente d'explorer ce double statut des mots et des textes comme cartes de la réalité que nous percevons, et outils de transformation de ces perceptions. Il s'agit là de phénomènes cognitifs très complexes, dont l'atelier propose un choix d'approches complémentaires :

- Pour certains auteurs, la perception de la réalité relève d'une invention continuelle, quasiment totalement conditionnée par le langage - dans ces conditions, la carte "crée" carrément le territoire. Une telle création nécessite constamment, pour un individu donné, dans sa vie quotidienne, la mise en œuvre de processus cognitifs complexes, tel l'abduction (cf. Peirce), objet de la présentation d'Evelyne Andreewsky.

            - Mais il convient de considérer également les processus créatifs propres au chercheur ou à l'écrivain. Certaines étapes de ces processus peuvent parfois se déceler dans les "cartes" spécifiques que constituent les poèmes et images liés à ces étapes. On peut théoriser (comme le fait Ana Paula Caetano) le rôle de telles cartes, en termes de relations entre métaphore et implication personnelle du chercheur, et évaluer leur importance dans la construction de la connaissance.

            - Le texte littéraire est l'exemple privilégié de carte dont la complexité réside dans les différents niveaux de réalité (dont la textuelle) qui s'y entrelacent. Certains textes (certaines de ces "cartes"), susceptibles d'"interactions fortes" avec le lecteur, sont tout à fait capables - nous en avons tous fait l'expérience - de transformer le "territoire" que perçoit ce dernier. Les auteurs en sont conscients, surtout au XX° siècle, et il n'est pas inintéressant, avec Anna Dolfi, de s’interroger sur ce qu’ils ont pensé et dit à ce propos.

- Enfin, pour Jacques Cortes et Sandrine Lenouvel, nos cartes sont loin d'être toutes jouées. En effet, dans la mesure où on peut créer, conserver et transmettre ces cartes, elles participent du "time binding" de Korzybski, cette transmission générationnelle considérée comme le propre de l'homme ; l'hominisation de Homo Sapiens doit donc continuer !