A 14 - Claude LE BŒUF : Complexité du système médiatique.
2 Décembre 2004
Claude LE BŒUF,
Pr Émérite, MediaSIC - Université de la Méditerranée
Cette communication propose une compréhension générale des changements importants qui viennent de transformer le système médiatique (SM). Cette évolution récente ne peut s’observer qu’en prenant en consosidération les interactions avec l’environnement du SM. D’ailleurs, les nouveautés du Marketing des médias ne cachent pas leur incapacité d’approcher la complexité actuelle du système médiatique. Pour comprendre ce qui se passe, considérer la seule approche déterministe des informations (contenus, données, bits) est insuffisante. Il convient de prendre en compte les relations entre les acteurs, le méta contexte,… Cette démarche, systémique et constructiviste, est fondée sur « l’Intelligence de la complexité » d’E. Morin et « la Pragmatique de la communication » de l’École de Palo Alto.
Auparavant, la fonction du système médiatique était de relayer d’autres systèmes – le politique, l’économique, le social, puis aussi, le sportif, le culturel, le ludique,… Aujourd’hui, avec l’interpénétration des systèmes et la confusion des genres de messages diffusés massivement, le SM n’est plus seulement un intermédiaire, il assume pleinement la charge de médiateur de la globalisation néolibérale. Certes, coexistent dans le SM petites organisations médiatiques et groupes internationaux. Mais le fonctionnement général du système n’est guère affecté par les premières - engagées contre les pouvoirs en place, ou alternatives jouant la mouche du coche- il est régi par les médias dominants devenus de gigantesques groupes de communication, appuyés par les opinions publiques qu’ils peuvent manipuler.
Cette présentation décrit
1. Les changements de pouvoir au sein du système par l’étude des interactions des acteurs, les paradoxes et les règles de fonctionnement. Elle met en évidence les incidences des nouvelles technologies d’information et de communication sur le système et la manière dont les médias contribuent à l'élaboration du sens commun et à la transformation des citoyens en spectateurs.
2. La globalisation par l’étude de l’idéologie contextuelle qui transcende la logique du SM et impose la concentration, l’uniformisation en lieu et place de la diversité et de la pluralité. Elle met en évidence la collusion des acteurs du système et de son contexte.