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Walter BAETS : Une interprétation 'quantique*' des processus  organisationnels d'innovation

09 02 05

UNE INTERPRETATION 'QUANTIQUE*' DES PROCESSUS ORGANISATIONNELS D'INNOVATION

Walter BAETS

walter.baets@euromed-marseille.com

Dans ce papier, on introduit la notion de "synchronicité", ce qui n’est pas seulement intéressant en management mais qu’on va retrouver chez un nombre d'autres auteurs travaillant principalement dans d’autres sciences. Ceci peut être une clé pour la compréhension de ce qu’est la causalité en science de gestion.

Synchronicité (être ensemble-dans-le-temps) (selon Pauli), apparaît dans toutes les sciences et les techniques dans lesquelles la simultanéité joue un rôle. Il faut se rendre compte qu’on ne parle pas d’une cohérence causale (de cause à effet), mais d’une coïncidence  (= aller ensemble) qui doit être considérée comme utile, même si nous ne pouvons pas expliquer la cause plus profonde de cette simultanéité. On doit se rendre compte qu’on parle toujours d’une synchronicité si les événements concernés se produisent au sein d’une certaine période de temps. Les notions de statistique ou de la théorie de la probabilité sont d'un autre ordre. Les probabilités peuvent être calculées avec les méthodes mathématiques, ce qui est impossible en parlant de synchronicité.

Une alternative proposée par pas mal d’auteurs dans d’autres sciences, est l’ approche quantique de l'énergie, de l'information et de la communication, nous permettant de proposer avec fondement, une causalité à un niveau beaucoup plus bas d’agrégation, à savoir au niveau quantique. En effet, on devrait plutôt parler de synchronicité ou coïncidence au lieu de causalité.  Il est important que ce soit cette structure qui permette aux hommes de réaliser ce que nous pouvons réaliser ; cela peut être : se guérir soi-même, simplement survivre ou innover dans les entreprises. Il s'agit donc des particules élémentaires (disons des caractéristiques des gens ?), qui sont reliés dans des réseaux solides avec toutes sortes de matières (l'entourage), qui interagissent avec cette matière, et en faisant ça, ils font partie de champs énergétiques (morphogénétiques) plus larges qui contiennent le savoir et l’information.  Quand plus de membres d'une équipe (ou d’une entreprise) sont « entraînés », leurs actions auront plus de succès, par exemple dans les équipes d’innovation de produits.  Le propos scientifique, fait dans cette presentation, est que la compréhension de l'innovation doit donc être basé sur l’ « entraînement », les structures quantiques, la synchronicité, les champs morphogénétiques et l’espace individuel pour l’auto organisation.

Ceci joint complètement le thème de cette conférence. La recherche innovatrice ne suit jamais, et ceci par définition, des chemins déjà bien tracés.  Mais à juste titre la question peut être posée de savoir si on peut parler ici d’un changement de paradigme. C'est en tout cas ce que je veux suggérer.

Tout ceci mène au thème de mes recherches actuelles: se basant sur la question métaphysique de savoir si la matière aurait bien une « conscience », de la façon par laquelle nous pouvons obtenir une compréhension de la "logique" du comportement économique. Est-ce que cette logique est une logique quantique et comment cela se présente-t’il alors ?  Pour des raisons pratique, on se limite en premier lieu à la problématique de l’innovation, mais on pourrait bien sûr se poser les mêmes questions concernant le fonctionnement de l’économie toute entière. Quels sont les fondements, les principes de construction et le rôle de la conscience ? Où est le siège de la causalité et comment fonctionne le principe organisant?  Où est-ce qu’il n’y a aucune causalité, ni aucun principe organisant ? Comment se situe l’idée de la causalité par rapport à la non localité et la synchronicité ?   Si nous pouvons obtenir la compréhension du comportement économique et du management, est ce que ceci nous permet de développer une nouvelle théorie économique, ou en occurrence au moins une théorie de l’innovation. Est-ce que l’on peut développer une économie quantique ?

De cela découle l’agenda de recherche proposé.  La proposition scientifique, sur laquelle je recherches est la suivante: Pour pourvoir mieux comprendre les phénomènes de management on doit rechercher la structure quantique de l'économie. Synchronicité, non localité et énergie créent, via le réseau des interactions individuelles, un comportement émergent. Avec des « Complex Adaptive Systems », il devrait être possible de créer un début de compréhension de ces phénomènes. Dans l’entreprise actuelle ce comportement émergent fait surtout la différence dans le triangle stratégique de connaissance, de l’apprentissage et de l'innovation.

Enfin on essaye de passer de nouveau de la théorie à la pratique. Jusqu'à présent il y a eu peu de publications au sujet du processus d'innovation en tant que concept apprenant et émergent.   De même, il n’y a pas eu beaucoup de publications non plus, au sujet du comportement émergent et des méthodes pour l’étudier. Deux exceptions cependant m’ont inspiré beaucoup et ont fait que j’ai  commencé à expérimenter avec des simulations d’agents et des réseaux neuronaux. Avant, j’avais déjà expérimenté les réseaux neuronaux (voir mes publications), avec, à mon sentiment des résultats satisfaisants.

Avec quatre projets de recherches différents, tous mené en entreprise, un début d’évidence pour la théorie développé est créé.  Evidemment, ces quatre projets ne donnent pas les réponses définitives, ni au sujet du concept théorique présenté, ni au sujet de la possibilité de simuler ce concept avec des CAS. Ce qu’on pourrait dire est que ces premiers résultats, cette première évidence, est encourageante.  On développe, sur la base de cette nouvelle théorie, et en faisant usage de simulations, des situations qui sont reconnues au moins comme réelles. Déjà cela est encourageant et suggérerait que nous pouvons montrer au moins ce qui se passe dans la pratique.