Jean-Claude LUGAN ; 28 ans de mandat au service d'une ville et d'une communauté de communes: une tentative de retour sur la complexité des processus
29 03 05
28 ANS DE MANDAT AU SERVICE D'UNE VILLE ET D'UNE COMMUNAUTE DE COMMUNES:
une tentative de retour sur la complexité des processus
Jean-Claude Lugan
CIRESS_LEREPS
jean-claude.lugan@univ-tlse1.fr
Les trajectoires de la vie, qu'elles soient du domaine de la vie privée, de la carrière professionnelle ou de la vie publique comme c'est le cas présent et à condition de prendre le temps de se retourner durant quelques moments sur elles, sont des cas exemplaires de complexité. Elles apparaissent comme des itinéraires, mélanges de déterminations ou de conditionnements affectifs, sociaux, culturels, mais aussi comme une série de points de bifurcation ou d' événements qu'ils prennent la forme d'une parole, d'une rencontre, d'une rationalité située à un moment précis. Ils vont soit vous conforter sur un chemin en éprouvant le sentiment même qu'il vous est difficile d'en choisir un autre ,soit à l'inverse vous conduire à changer d'itinéraire .
C'est ce cheminement que j'ai essayé de reconstituer avec beaucoup de difficultés, tant le jeu de miroir acteur-observateur est ici doublement paradoxal. En effet E MORIN nous dit qu'il est dérangeant de voir son propre regard dans le phénomène que l'on observe. Dans le cas présent, le phénomène à observer est aussi le regard lui même; mais "caminarem" comme nous disons en langue d'oc.
I Les prémisses ou un certain conditionnement :
Natif de cette petite ville juste à la veille de la seconde guerre mondiale, elle constitua mon espace de vie durant prés de 11 ans, à une époque où les déplacements étaient rares faute de moyens ou par habitude . Petite ville plongée à l'époque dans un espace rural, son interaction avec cet espace était permanente, rythmée notamment par les jours de foire , véritable événement bimensuel, moment privilégié d'échanges économiques, mais aussi d'échanges culturels avec ce que les citadins appelaient alors les paysans.
Cet espace de la petite ville et ses espaces environnants ont marqué en profondeur ma manière d'appréhender l'espace, de s'y repérer. Nous sommes là au fond dans une perspective classique de morphologie sociale : les interactions entre l'environnement physique d'une communauté et des représentations, des conduites sociales
De même les modes d'animation de cet espace ont servi dans la construction de mes cadres de référence pour l'appréhension des rapports entre les hommes :hommes de la ville, hommes des campagnes.
Dans l'enfance cette accoutumance à un espace et la construction des points de repères est un long processus fait de craintes par rapport à ce qui est inconnu, sinon étrange, puis de familiarisation progressive avec certains de ses éléments. Si bien que j'éprouve le sentiment que ces années ont été déterminantes dans notre "weltanshung" Mais là encore les choses sont paradoxales:
a)cette petite ville a été et reste encore pour moi la niche environnementale mentalement sécurisée et sécurisante par les très nombreux repères qu'elle procure tant sur le plan urbain et paysager ,qu'humain. C'est une société d'interconnaissance avec ses contraintes bien sûr , mais aussi cette humanité dans les rapports. Les individus que l'on rencontre, avec lesquels l'on joue , avec lesquels on échange ,sont très concrètement situés dans une famille, une filiation, un milieu social ou associatif et il est assez aisé de repérer leur rôle social dans la cité.
b) en même temps , j'ai toujours ressenti un désir de connaître d'autres espaces ,d'autres types de sociétés et de relations sociales
Ce paradoxe s'est traduit à la fois par un constant désir de partir (Toulouse, Italie pour les études, nombreux séjours dans des pays étrangers quelquefois lointains , souvent dans le cadre de relations universitaires) et un constant désir de retour dans la niche originelle. Cette tension entre repli et désir d'ouverture est un paradoxe très commun lié à la bivalence, à la variabilité des êtres dans le temps
Néanmoins ce contact jamais totalement rompu avec la "niche originelle" ,a pu être à l'origine ,de façon sous jacente et progressive, d'un désir d'action dans cette ville familière
La thèse de troisième cycle : la découverte de l'action municipale
Les orientations universitaires allaient amplifier cette tendance .Au retour du service militaire au titre de la coopération en Algérie (encore le désir d'ailleurs), mon souhait était de travailler dans le cadre de la DATAR. Un conseiller de cet éminente institution m' encouragea à réaliser d'abord une thèse de troisième cycle sur un thème de sociologie urbaine( La France avait alors a gérer l'accélération de l'urbanisation ) et me mit en contact avec R LEDRUT directeur de recherches au CNRS à Toulouse. Le thème choisi avait trait à l'organisation de la vie collective dans ce qui constituait alors les nouveaux quartiers de Toulouse. Puis au cours d'une conversation sur la problématique de recherche, dévoilant à R LEDRUT mes origines figeacoises , il me suggéra de changer radicalement d'orientation et de par les facilités d'accès, de travailler sur le dynamisme collectif de ma ville natale; lui même étant préoccupé par cette thématique à un niveau plus général. De ce fait un autre élément de détermination du futur se mettait en place et bordait un peu plus le chemin vers la vie publique locale. La bifurcation se situait très précisément au moment d'une conversation avec R LEDRUT qui aurait pu se cantonner aux problématiques des nouveaux quartiers toulousains
Sans aucun doute , avec le recul , le désir d'action locale naquit au moment où je plongeais dans l'analyse du niveau de dynamisme collectif de la petite ville ,cette analyse nécessitant de très nombreux entretiens avec des agents(comme on disait à l'époque) variés (entrepreneurs ,élus syndicalistes ,associatifs, commerçants etc). La raison : c'était affectivement ma ville et je percevais ou je pensais percevoir les potentialités d'action qu'elle recélait.
Une bifurcation décisive dans la trajectoire personnelle : le travail avec les géographes. Les petites villes thème d'une future thèse d'Etat .
La thèse de troisième soutenue ,la recherche d'un emploi devenait la priorité : heureux temps où les diplômés avaient un certain choix, deux propositions dans la région parisienne :l'une dans un bureau d'études urbaines, l'autre dans une grande société spécialisée dans les relations formation-emploi. Le provincial que j'étais n'était en aucune façon fasciné par la perspective de cette migration.
Bernard KAYSER ,directeur du CIEU,qui venait de décrocher un contrat important avec la DATAR sur les petites villes françaises me proposa de piloter ce contrat pendant un an. Le choix fut immédiat, d'autant plus que B KAYSER et R LEDRUT m'encourageait à réaliser une thèse d'Etat sur les petites villes.
La conjonction d'un triple processus affectif, intellectuel, professionnel s'affirmait. Ils formaient une sorte de système dynamique qui m'entraînait dans une voie que je ne pouvais encore percevoir clairement
Un autre élément professionnel allait également jouer : à l'époque deux postes de psycho-sociologues avaient été créés à UT1, sous l'impulsion de certains professeurs d'économie d'inspiration sociale. Encore s'agissait-t-il d'un poste de maître-assistant et d'assistant. Autant dire que cette discipline était considérée, surtout de la part des juristes ,un peu moins du côté des économistes, comme une discipline ultra-marginale. J'avais l'impression, surtout dans la queue de la comète soixante-huitarde, d'être à la fois observé et toléré. Il fallait donc simultanément aller jusqu'au bout de cette longue aventure de la thèse d' Etat et s'investir d'une manière ou d'une autre dans la société civile, c'est-à-dire hors de la "tribu universitaire"(UT1), tribu qui n'était pas encore prêtre à nous confier des responsabilités et à nous permettre de développer notre discipline :le chemin s'annonçait long et exigeant beaucoup de détermination et de patience. Plonger dans une société locale avait pour double avantage de mieux appréhender par le terrain les processus caractéristiques d'une petite collectivité urbaine et d'expurger ce trop plein d'énergie propre à un certain âge.
Ce cheminement me conforte à posteriori dans l'idée que le paradigme des bifurcations est tout à fait pertinent dans l'approche des phénomènes et systèmes complexes.
II La sollicitation ou le chant des sirènes
L'enracinement familial devait faciliter mon accès dans le milieu associatif. Il fut double dans le secteur culturel : d'une part fondation d'un cercle d'initiation à la culture et à la langue occitane dans le cadre du Centre Culturel, d'autre part éducateur à l'Ecole de Rugby. Après de longues années d'absence, cette prise de responsabilités, et la multiplication des contacts qu'elle permit favorisa sans aucun doute une immersion assez rapide dans la société locale.
Les élections municipales de 1977 approchaient , l'équipe en place manifestait une certaine usure ,son "leader" ayant prématurément disparu . La tête de liste de l'équipe "challenger", lotois mais non figeacois, envisageait une implantation politique dans la deuxième ville du département, la première étant dirigée par l'un des caciques de la quatrième république Maurice FAURE. Il était donc en recherche de candidats bien enracinés afin de constituer son premier cercle.
Ma "visibilité" locale, grâce à ma famille et au secteur associatif, lui suggéra donc de me solliciter pour faire partie de la liste.
L'hésitation ne fut pas longue : la possibilité offerte de confronter la théorie, liée à la recherche, et la pratique était séduisante. En outre une certaine référence aristotélicienne , quelque peu idéalisée sur la démocratie constituait une sorte "de cadre de référence idéologique". Aristote n'avait-il pas écrit qu'au delà de 10000 habitants la démocratie n'était plus concevable dans une cité. A l'époque, dans la lignée de certains penseurs américains (Ivan ILLICH par exemple), la formule "Small is beautiful" remportait un réel succès.
III L'élection : une première immersion dans la logique politique
La préparation des élections municipales en 1977 fût d'une grande intensité. Dans de très nombreuses villes françaises la gauche s'était implantée fortement dans les milieux associatifs. Figeac n'échappa pas à ce mouvement. La liste Union de la Gauche menée par l'actuel président de la région Midi-Pyrénées était constituée de 5 composantes : des socialistes majoritaires, des communistes, des radicaux de gauche, des écologistes et des personnalités dites "extérieures" dont j'étais, c'est-à-dire non affiliées à un parti, mais bien connues dans la cité à un titre ou à un autre. Le programme électoral fut discuté de longues heures, les projets à réaliser étaient relativement aisés à imaginer, dans la mesure où l'équipe sortante s'était quelque peu assoupie les dernières années. La tête de liste, journaliste de profession, poussa à une production prolixe de journaux de campagne, de tracts jusqu'à la veille du scrutin; ce fut pour moi la découverte de la communication politique ,dans son habileté ,mais aussi dans ses excès et une certaine mauvaise foi. J'éprouvais déjà une certaine gêne. D'autre part cette liste composite exigeait en permanence des jeux de compromis sur le contenu des projets eux mêmes, sur la phraséologie utilisée etc. Dans cet exercice la tête de liste excellait, mais cela heurtait fréquemment ma formation universitaire. En d'autres termes je découvrais une autre logique : la logique politique qui avaient ses propres référentiels, ses propres principes , sensiblement différente des logiques à vocation scientifique. Le projet politique commençait à m'apparaître ,certes composé d'une certaine dose de raison ,mais aussi d'une dose non négligeable de passion mêlée, là encore selon les partis et les personnes, d'une proportion variable de référents idéologiques. La "tribu" des élus était bien différente dans ses modes de fonctionnement de la "tribu" des universitaires, même si certaines similitudes en termes de conquête de territoire, de pouvoir étaient évidentes; mais n'est-ce pas là un phénomène propre à toute "tribu"?
Le succès aux élections fut total , puisque la liste "passa" en bloc. Ce résultat en disait long sur le discrédit de la liste adverse, pourtant conduite par un proche de Georges POMPIDOU, Bernard PONS.
IV 28ans de mandat et la triple expérience :affaires culturelles, affaires économiques, Premier adjoint
Au cours du premier mandat (1977-1983), étant parmi les plus jeunes de la liste et de par l'assimilation un peu trop automatique dans l' esprit des autres élus Université-Culture, me fut confiée la délégation aux affaires culturelles; puis pour le second (1983-1989), le troisième (1989-1995), le quatrième(1995-2001) et le cinquième mandat (2001-2007) la responsabilité des affaires économiques et de l'enseignement supérieur (commerces et marchés, mise en œuvre des parcs d'activités économiques, implantations des entreprise, Maison de la Formation, IUT) .En ce qui concerne le premier mandat et les affaires culturelles ,le champ était grandement à défricher et si la tâche était prenante ,les objectifs étaient faciles à identifier : pas de bibliothèque et de cinéma digne de ce nom, un centre culturel en sommeil , un musée Champollion à édifier ,une animation estivale à mettre en œuvre etc…Le contact avec les associations à vocation culturelle, plus ou moins fédérées au sein du centre culturel ,devait être permanent; mais dans cette période de mise en œuvre de projets inscrits dans le programme électoral ,les choses étaient finalement aisées.
Les problèmes économiques et universitaires s'avérèrent plus complexes. Dans l'esprit des élus cette compétence ne semblait pouvoir être exercée que par un élu de sexe masculin; d'ailleurs parmi les conseillères aucune ne revendiquait cette charge; alors que les affaires culturelles ,scolaires, sociales semblaient leur échoir plus spontanément . Cette distribution "sexiste" des compétences étaient bien ancrées dans les esprits qu'ils soient d'ailleurs masculins ou féminins: finances, affaires économiques, sports pour les hommes; affaires sociales , culturelles et scolaires pour les femmes
Il m'a donc été donné de commencer à appréhender les processus de décision à l'intérieur de la "BoÎte noire", situation privilégiée par rapport à des acteurs extérieurs.L'équipe en place était sans conteste animée des meilleurs intentions démocratiques : non seulement les décisions étaient collectives , sauf compétences particulières de Maire, mais la création de commissions extra-municipales manifestait la volonté de consulter les représentants de la société dite civile dans les secteurs les plus divers :sport (création d'un Office municipal des Sports), culture ,secteur social, urbanisme…Les réunions de quartier constituaient un mode de contact avec les habitants qui le souhaitaient Elles manifestaient pour double avantage de pouvoir exposer en direct l'ensemble des projets et des problèmes municipaux et d'enregistrer les problèmes concernant directement les habitants d'un quartier urbain. Ces procédures étaient pour les élus très "chronophages": entre le souci de délibération collective interne au système et le souci de démocratie participative, les heures de mobilisation de jour comme de nuit représentaient une part considérable de la vie des élus. Apparaissait déjà une discrimination au plan de la disponibilité entre les retraités et les actifs.
Si ce souci de démocratie participative était très manifeste au cours du premier mandat, il ne cessa de s'estomper au fur et à mesure que les quatre autres mandats se succédèrent. Les commissions extra-municipales disparurent ;les réunions de quartier s'espacèrent pour ne plus apparaître qu'à la veille des élections ou lorsqu'une question particulièrement cruciale surgissait dans un quartier donné.
Cette possibilité d'être dans la "boîte noire" au cœur de la décision, ne pouvait que me conduire à des postures dialogiques selon les conjonctures : observateur observant les autres acteurs dans les processus de décision, mais aussi observateur s'observant comme acteur menant des stratégies parmi d'autres stratégies ; quelquefois sujet oubliant sa situation d'acteur et redevenant d'abord systémicien, puis plus fréquemment oubliant ses référentiels universitaires et redevenant un acteur politique parmi d'autres; mais aussi jeu du systémicien se surprenant à agir pour réduire les écarts entre les pratiques réelles et la représentation qu'il se faisait du "schéma système", en d'autres termes un effort à réaliser pour relier théorie et empirie. Donc au fond un jeu de miroirs assez déroutant et tout à fait significatif de l'appartenance à un double champ :le champ de l'action politique et le champ des préoccupations théoriques. Il faut ajouter que ce va et vient permanent , cet écartèlement entre deux champs, deux univers très différents dans leurs logiques, leurs langages …: l'université et le monde politique territorial m'ont conduit à éprouver à de nombreux moments de véritables tensions personnelles et même une certaine fatigue liée à cette obligation au cours de chacune des semaines à s'adapter alternativement à chacun ce deux systèmes .J'éprouvais presque le sentiment d'avoir deux métiers. Néanmoins la distance géographique parcourue en automobile ou en train me permettait heureusement un certain temps de transition.
Cette situation , chemin faisant , me permit de prendre conscience et d'identifier un certain nombre de caractéristiques qui sont à la source de la complexité des SPL et qui rendent par conséquent si difficile et pourtant nécessaire l'intervention complexe sur cette complexité.
L'idée me vint d'ailleurs d'utiliser cette expérience pour formaliser un enseignement sur la décision dans les systèmes politiques territoriaux, tant les traités théoriques dont j'avais pu connaître sur ce sujet me paraissait trop abstraits, et donc souvent éloignés de la réalité , car commis par des universitaires qui n'avaient ni accès à la "boîte noire" , ni expérience de la vie politique territoriale. Néanmoins les travaux de H SIMON sur les services municipaux de la ville de Philadelphie et les éléments théoriques qu'il avait construits à partir de ses observations et certais des concepts développés par JL LE MOIGNE sue les systèmes complexes me furent utiles comme première grille de lecture
Ma position était donc fréquemment bivalente, à l'articulation du décisionnel en tant qu'acteur politique et du cognitif en tant que sociologue-systémicien. (Nous aurons probablement l'occasion de revenir plus en profondeur sur cette position dans un article pour la jeune revue : "Nouvelles Perspectives" )
Le système politique local dans lequel j'étais et suis encore immergé, m'est apparu assez vite comme un système d'action dont l'enjeu est certes le pouvoir, mais qui doit assumer une sorte de médiation entre un système micro-sociétal (la ville) et son histoire (les processus de transformation dans le temps). Ce système doit donc montrer une capacité de mobilisation de ressources, en vue de répondre à l'expression de la volonté d'un développement collectif selon des procédures légitimes. Et à partir de ce référent "idéal", plusieurs remarques-problèmes peuvent être exprimées :
A) Première remarque problème :à partir de ma propre perception d'acteur situé à l'intérieur de la "boîte noire" et suite à une certaine durée de pratique, une première observation : le nombre et la diversité des acteurs et de leurs stratégies. Il s'agit d'abord d'acteurs extérieurs aux instances politiques, appartenant à la société locale et exprimant des demandes variées et qui peuvent être incompatibles, voire contradictoires, ensuite d'autres acteurs toujours extérieurs au Système Politique Territorial, mais qui sont des acteurs ressources (par exemples décideurs appartenant à d'autres systèmes politiques : conseil général, conseil régional, Etat, Union Européenne), enfin les acteurs internes au SPT (élus, mais aussi techniciens et administratifs).La constitution des Etablissements Publics de Coopération Intercommunale, dans le cas d'espèce la constitution d'une communauté de communes incluant la ville centre et de nombreuses communes rurales ou semi-rurales a encore ajouté au nombre d'acteurs.
B) Deuxième remarque-problème. Ce nombre et cette variété des acteurs démultiplie les zones d'incertitude, donc des zones de pouvoir ou plus exactement de micro-pouvoirs nombreuses , mais bien entendu d'importances inégales selon les acteurs ou les groupes d'acteurs. En outre le nombre de ses relations fonctionnelles est supérieur à celui de ses composants. Pour JL LE MOIGNE c'est l'une des différences fondamentales entre systèmes compliqués et systèmes complexes. (voir : La modélisation des systèmes complexes). Par voie de conséquences les acteurs "leaders" seront les acteurs qui posséderont le maximum d'informations pour réduire les zones d'incertitudes développées par les autres acteurs du système. Ainsi l'acteur politique qui conçoit un projet pour la collectivité, notamment dans le secteur dont il a particulièrement la charge (sport ,culture ,développement économique…) doit construire une stratégie sur des bases informationnelles les plus fiables possibles, car il va se heurter à d'autres stratégies qui s'appuieront sur des informations différentes ,voire des contre-informations relatives à son projet. Mais toutes les informations ne sont pas de même nature. En effet un système politique territorial comme tout système complexe contient des sous-systèmes compliqués fondés sur des informations et des décisions quantifiables, programmables; JL LE MOIGNE parle d'informations fatales; ces informations fatales sont peu discutables; nous en avons fait l'expérience en particulier dans le domaine des réseaux :eau ,assainissement ,électricité publique ou de la gestion financière du personnel etc D'ailleurs comme le note bien E MORIN, la complication est un constituant de la complexité; et j' ajouterais que pour les élus il est heureux qu'il existe au sein du système politique des sous-systèmes compliqués, donc programmables, qui délestent d'autant le système politique de décisions. Mais simultanément le système "travaille" sur des informations beaucoup moins quantifiables et par conséquent dans lesquelles peuvent s'insérer des référentiels plus personnels des acteurs : par exemple d'ordre culturel, idéologique, professionnel etc
En outre certains processus de décision vont devoir intégrer des variables exogènes : changements dans les politiques et les aides de l'Etat, de l'Union Européenne, des autres collectivités territoriales; autant d'aléas, de nouvelles opportunités qui vont intervenir dans les choix de politiques publiques locales et être utilisées de manière stratégique par les acteurs en fonction de leur niveau d'information
Ainsi il nous est apparu au fil du temps que la notion de décision optimale ("one best way"), que l'on a souvent cherché à nous faire assimiler dans une culture cartésienne, voire technocratique (la culture si française de l'ingénieur), si elle est réaliste dans certains domaines relevant de la complication, perd de plus en plus de sens au fur et à mesure que les projets ,stratégies, processus de décision intègrent des éléments qualitatifs : idéologiques, symboliques, culturels ,affectifs. Et là les procédures font appel aux jeux d'alliances, à la ruse, au pragmatisme, à l'itération. Consciemment ou inconsciemment l'idée de solution partielle, voire de moins mauvaise solution fait son chemin.
Par contre l'idée d'une rationalité située et limitée m'est apparue le plus souvent absente de l'espace mental des acteurs politiques locaux, car incompatible avec l'idéologie pseudo-rationalisante dominante dans le champ traditionnel du politique. Alors qu'en fait les acteurs politiques qui doivent gérer ensemble la ville et développer en bonne logique politique un projet collectif sont chacun dans des rationalités situées et limitées. La manière positive de voir les choses serait de considérer que ces rationalités diverses permettent des approches pluridimensionnelles des décisions. Notre sentiment est que l'incertitude, l'aléatoire servent au fond les stratégies des acteurs politiques "leaders", qui par la ruse, l'itération ,la répétition ,la patience, les longues délibérations peuvent imposer leur point de vue sur un sujet et in fine leur projet. Pouvaient s'ajouter à ces procédures des phénomènes classiques de courtisanerie : des élus allant toujours au bout du compte dans le sens du "leader" ou des "leaders". Le monde politique est peut être plus enclin qu'un autre à ce type de perversion, car le combat politique est un combat permanent , souvent dur pour conserver le pouvoir et cette nécessité développe une "paranoia" (quel est le rival ? Comment manoeuvre t-il pour éventuellement prendre ma place etc?) Et cette dimension peut se compenser par la recherche d'un entourage rassurant , d'où les phénomènes de cour quelque soit l'échelle des systèmes politiques.C'est l'art de gouverner et certains acteurs politiques s'avèrent particulièrement habiles dans cet exercice, usant de procédures complexes et qu'il serait difficile, sinon illusoire de vouloir résumer dans un schéma simple
C) Troisième remarque problème : l'importance de la maîtrise des informations en amont de la décision (expression des demandes) et en aval de la décision ,notamment pour apprécier les effets des décisions prises au sein du système sur les divers champs constitutifs de la collectivité.
En termes systèmiques une triple interrogation m'est apparue importante:
a) quels sont les écarts entre le réel réel et le réel perçu
a) quel est degré de fiabilité des informations entrantes pour réduire ces écarts?
b) les décisions et les actions d'exécution qui s'ensuivent accroissent-elles "l'ordre" interne de la collectivité et si oui dans quel champ plus particulièrement ou au contraire accroissent-elles son "désordre"? Cet accroissement d'ordre pouvant s'apprécier en termes d'accroissement des satisfactions des demandes variées en provenance des acteurs ou groupes d'acteurs qui composent la société locale considérée.
c)étant capable de capter et de générer des informations, les acteurs du SPT doivent traiter ces informations, les associer, les placer dans des perspectives temporelles etc.... et question corollaire quelles sont les positions stratégiques au sein du système et à l'extérieur du système afin d'obtenir ce type d'informations?.
Au cours de ces processus de prise de décisions, le SPT ne va pas considérer seulement les informations immédiates, instantanées, à l'exemple d'un système cybernétique simple; il va aussi prendre en compte les informations qu'il a mémorisées. D'où l'existence d'une mémoire ou de mémoires qui peuvent se constituer sous diverses formes
Ces "conditions systémiques", à partir des observations que j'ai pu effectuer au cours de mes cinq mandats, dépendent en premier lieu du degré d'immersion des acteurs politiques dans la société locale. Ce degré d'immersion trouve son origine dans différentes causes qui peuvent se conjuguer : l'ancienneté de l'enracinement familial dans la collectivité qui permet de multiplier les contacts informels dans le noyau ancien, les activités dans le milieu associatif, notamment avant l'élection, la capacité à assurer une présence régulière dans les manifestations les plus diverses : culturelles, sportives, patriotiques , sociales etc. Cela permet une écoute quasi permanente des divers champs d'activité de la collectivité et par rapport aux acteurs qui sont dans un degré d'immersion moindre, cela crée une sorte de rente d'influence dans le processus de décision. Mais cette présence a un prix : une consommation considérable de temps et d'énergie. Les élus qui ne comprennent pas la nécessité d'assister à un match de rugby le dimanche (nous sommes dans le sud-ouest), puis de participer au vin d'honneur d'après match, occasion de rencontrer les joueurs, les supporters, puis aussitôt après d'aller assister à une compétition de gymnastique ou de karatè etc ,d'assister le soir à un spectacle musical ou théâtral organisé par une association subventionnée par la mairie ou la communauté de communes, sont plus rapidement marginalisés au sein du système politique local de décision, faute d'informations suffisantes sur les demandes , les aspirations plus ou moins formalisées de leurs administrés, voire au sein de la collectivité elle même par leur absence de lisibilité. Pour mon compte cette présence sur le terrain ne manquait pas d'attrait au cours des premiers mandats; avec le temps elle tend à devenir plus pesante, car plus routinière et mangeuse de temps par rapport à un potentiel d'autres activités.
Une autre ressource pour un élu est la mémoire de la ville, de son histoire , notamment la mémoire qu'il peut avoir des décisions prises antérieurement et en particulier de celles qui ont façonné la collectivité. Pour quelle raison ? essentiellement parce qu' il peut analyser la ou les décisions du moment dans une temporalité et peut être dans une cohérence projective.
D) Quatrième remarque problème. A l'expérience j'ai été conduit à me poser la question suivante : les élus ont t-ils vraiment un projet précisément identifié, conscient, global pour la collectivité dont ils ont la charge? La réponse est difficile ;elle pourrait se formuler de la manière suivante : il semble qu'ils poursuivent plusieurs projets dans des domaines divers : culture, développement économique, urbanisme, environnement en fonction de la culture globale et dominante du développement (culture nationale ou mondiale) ,de leurs cadres référentiels idéologiques et surtout peut être, d'opportunités financières, politiques etc C'est en quelque sorte gouverner au sens où l'on gouverne un navire : on détermine un cap général, pour na pas dire approximatif, puis ensuite on d'adapte au vent ,à l'état de la mer et quelquefois même on se déroute.
A partir de ce constat il serait presque inutile de noter l'absence de réflexion prospective dans la collectivité concernée et en particulier d'une réflexion prospective élargie à ses environnements. Cela correspond à la difficulté des acteurs politiques à se projeter sur le long terme, pris qu'ils sont par des problèmes de court terme et aussi aux difficultés intellectuelles et aux incertitudes de cette démarche. En d'autres termes il y a là une difficulté à gérer les tensions inhérentes entre une réalité perçue et à une réalité voulue
Mon expérience dans le domaine des affaires économiques , devait me faire découvrir d'autres logiques d'acteurs, très différentes des logiques des acteurs associatifs du champ culturel. Rationalité froide et pragmatisme pourrait résumer cette logique. Des négociations souvent âpres sur les coûts -avantages ;le jeu des chefs d'entreprises ou porteurs de projets économiques, jeu qui n'a cessé de s'accentuer au cours des 20 dernières années, étant de tirer le maximum d'avantages des collectivités territoriales (bas prix des terrains industriels, bâtiments en location vente etc). Ce fut, reconnaissons le, un apprentissage de terrain souvent éloigné des spéculations et des abstractions universitaires. Il faut aussi noter aussi que la connection était pour moi difficile. Nécessité d'adopter un langage très utilitariste, hyperconcret, utilisant au mieux les principes classiques de la négociation :raidissement, concessions, raidissement, concessions ….dans un univers de chiffres (Taxe professionnelle, taux d'emprunts, bonification d'intérêts, prix de revient au m2 etc)
Le challenge était de rendre compatible une logique d'acteur publique (les intérêts de la collectivité sur le moyen et le long terme ) et la logique de l'acteur privé (intérêts immédiats du porteur de projet). Eu outre il fallait convaincre certains élus que les aides consenties aux entreprises sur le court terme, pouvaient amener des retours non immédiats , mais réels sur le moyen terme : emplois ,retour de taxe professionnelle et de foncier bâti.
Une expérience tout à fait spécifique fut celle de l'implantation d'un l'IUT. Processus long, complexe, empli d'incertitudes, mobilisant un réseau d'acteurs à tous les niveaux de la pyramide des pouvoirs : des acteurs locaux politiques ou économiques au ministère de l'éducation en passant par le recteur et plusieurs présidents d' université. Etant en partie à l'origine du projet et de son instruction, je me suis retrouvé de fait dans la situation d'un acteur pivot entre les collectivités territoriales et l'université, le député-maire agissant lui sur les réseaux ministériels. Différentes logiques d'acteurs se superposaient dans cette affaire, voire s'opposaient et il fallu constamment mettre en œuvre des procédures de réduction des antagonismes d'intérêt :exercice anxiogène ,mais qui m' apprirent plus sur les processus de décision et leur complexité que la lecture des multiples et savants traités ou articles que j'avais pu lire sur le sujet. La dialectique entre théorie et praxis reprenait en cette occasion tout son sens
Durant le mandat 1995-2001 ,le Député-Maire me proposait le poste de premier adjoint; je conservais la délégation aux affaires économiques , mais avec en plus une compétence générale : administration , gestion du personnel et également représentation systématique aux diverses manifestation en l'absence du Maire .De plus ce dernier se lançait en 1998 dans la campagne pour la conquête du conseil régional de Midi-Pyrénées et fut élu. Ma charge de travail à la mairie s'en trouva considérablement alourdie. De nouvelles relations durent s'établir :relations de confiance et de contacts permanents (souvent téléphoniques) entre le Maire , son premier adjoint et le directeur général des services. Connaissant depuis longtemps la personnalité du nouveau président de région, toute décision d'une certaine implication "politique" devait être prise avec son consentement, Incontestablement le poste de premier adjoint, en l'absence fréquente du Maire ,me procurait le sentiment de pouvoir peser sur l'organisation et les méthodes de travail de la municipalité.
1999 , fut l'année de création d'un communauté de communes conformément à la loi. Notre communauté rassemblait autour de la ville centre 30 communes de tailles diverses, mais toutes de vocation rurale. Les jeux d'acteurs locaux allaient être sensiblement modifiés. Il fallait en effet exercer les compétences communautaires pleinement, notamment les compétences économiques obligatoires de par la loi ,mais aussi toute une série de compétences optionnelles dont le président de communauté avaient souhaité qu'elles basculent des communes à l'EPCI afin d'augmenter la part de Dotation générale de fonctionnement attribuée par l' Etat. Un maître mot pour gérer cette affaire : équilibre, c'est-à-dire équilibre dans les projets entre les diverses communes, équilibre entre la ville centre, toujours accusée comme toutes les villes centre de "tirer la couverture à elle", et les autres communes. Dans ce nouveau cadre institutionnel je fus chargé des affaires économiques et notamment de la mise en œuvre d'un nouveau parc d'activités intercommunal. En somme le système gagnait en complexité ; les stratégies devaient s'adapter aux sensibilités des maires et communes concernées et il me fut donné de découvrir des élus ruraux, qui ne pouvaient prétendre devenir ne serait-ce que des notables territoriaux, totalement dévoués à leur collectivité, dotés d'un solide bon sens. Il était donc nécessaire d'adopter un langage et des approches des problèmes adaptés à cette nouvelle fonction : une expérience de terrain spécifique et qui renouvelait sensiblement la routine mono-communale qui commençait déjà à peser. Un processus intéressant à observer est celui de l'émergence d'une culture communautaire, alors que l'on partait pourtant d'une situation d'attachement fort à la commune issue de la révolution, surtout en milieu rural où les maires ont la réputation d'être très attachés à leur écharpe tricolore. Mais le travail au sein des commissions efface les méfiances réciproques et l'élaboration de règles et de projets communs crée progressivement cette solidarité de territoire. Aujourd'hui le pays qui vient se superposer à ces structures devrait probablement élargir ce cercle des solidarités, voire le renforcer. La loi a produit ces nouveaux territoires sur un plan formel, initialement pour des raisons fondamentalement financières (DGF), puis le jeu des acteurs, l'habitude de coopérer, de monter des projets communs produisent le territoire.
Au cours de ce quatrième mandat, l'on me proposa de me présenter aux élections cantonales de 1998. Je déclinais l'offre pour deux raisons :cela d'abord impliquait un désengagement majeur de l'université, ce qui n'était pas concevable à l'époque; ensuite j'avais défendu depuis des années l'idée que le département était une structure territoriale datée et que l'erreur de la gauche et du Président MITTERRAND en particulier était de l'avoir maintenue, voire renforcée. Il était donc nécessaire d'être un minimum en accord avec mes propres convictions.
En 2001,la loi sur le cumul interdisait au Maire de Figeac le cumul de deux exécutifs :Maire et président de région. Il me proposa donc d'occuper le poste de Maire, au moins jusqu'aux prochaines élections régionales (2004), car connaissant nos relations de confiance, il était sûr que je lui céderais à nouveau le siège de premier magistrat au cas où il serait battu aux régionales. Après mûre réflexion, je déclinais aussi cette nouvelle proposition ,malgré de fortes pressions d' autres élus et de manifestions d'estime ou d'encouragement de nombreux compatriotes. Ce refus trouvait source dans plusieurs raisons dont certaines majeures : une équipe qui me paraissait plus faible que les équipes antérieures, ce qui rendait plus difficile d'assumer dans les meilleures conditions une succession difficile, une diminution pour l'intérêt des tâches multiples de Maire, notamment les tâches de représentation dont j'avais pu mesurer la lourdeur comme premier adjoint, un glissement des compétences stratégiques vers la communauté de communes, laissant au Maire de fait la gestion des affaires quotidiennes , gestion la moins palpitante ,mais non exempte de responsabilités judiciaires . En outre cette option impliquait de fait une retraite anticipée de l'Université qui restait ma "tribu" de prédilection.
Epilogue
Le cinquième mandat approche de son terme (2007). Cela fera au bout du compte 30 ans de mandat local. La gestion des affaires s'est sensiblement compliquée d'abord avec la décentralisation, puis avec l'émergence de nouveaux territoires d'action et l'intervention de plus en plus prégnante de l'Union européenne et des régions dans les projets territoriaux.
Les équipes d'élus ont changé dans leur composition: loi sur les quota, émergence de nouvelles générations. De ce fait les valeurs de référence ont également évolué. Sans porter de jugement de valeurs (le sociologue ne peut en principe se le permettre), ces évolutions ont induit d'autres rapports entre élus. Les anciens de 77, qui m'ont "entraîné" à la conduite des affaires publiques appartenaient à la génération formée à l'école républicaine des valeurs collectives; leur sens de la res publica était incontestablement affirmé. Il y avait en quelque sorte conjonction entre les fondements idéologiques des institutions locales et les valeurs républicaines des élus. Pour ma part , ayant été formé par les instituteurs de la quatrième république, je me sentais en congruence avec cette conjonction. Les nouvelles générations d'élus ne peuvent s'extraire de la montée de l'individuation qui marque de plus en plus notre époque, individuation liée elle même à la montée du néo-libéralisme dans les différentes sociétés. L'attachement à la collectivité locale est plus incertain; le potentiel de mobilité favorise ce phénomène. Pourquoi ne pas le dire nous éprouvons aujourd'hui de plus en plus un sentiment de déphasage par rapport à cette évolution. Cela est certainement du à une conjonction complexe de phénomènes : la durée de l'action publique ( proche des 30 ans), la référence à des valeurs de la république inculquées par nos maîtres et qui ne sont peut être plus dans l'air de temps, une observation plus critique du jeu politicien , l'idée que la rationalité politicienne n'échappe pas ,comme toutes les autres, à une situation et à une limitation, mais que la dose de passion l'emporte le plus souvent sur la raison. De manière simultanée, mais ne sommes nous pas constamment dans la bivalence, j' éprouve le sentiment que cette immersion dans l'action et le jeu politique au plan territorial , m' a conduit à une autre perception de la société , c'est-à-dire à une perception à coup sûr différente que celle que j'aurais pu nourrir dans le cercle strictement universitaire. Je me suis d'ailleurs efforcé d'intégrer ces expériences dans certains de mes enseignements . Il m'a aussi été possible de mieux comprendre ce que représentait un certain pouvoir sur les choses et les êtres, le plus souvent d'ailleurs dans le meilleur sens du terme chez les élus locaux, mais parallèlement la fascination que ce pouvoir pouvait exercer
L'heure du retour àun temporalité plus académique semble s'approcher. Puisse-t-elle intégrer au mieux les "récursivités" si précieuses pour le systémicien entre ces moments de l'action et les moments de réflexion distanciés et à venir!
Jean-Claude Lugan
CIRESS_LEREPS