A 02 AIT ABDELMALEK Ali, : « Repenser les territoires : du paradigme de simplicité administrative au paradigme de complexité vécue »
Déc.04
AIT ABDELMALEK Ali,
19, rue de Crozon, 35760 – SAINT-GREGOIRE
Repenser les territoires :
du paradigme de simplicité administrative au paradigme de complexité vécue »
Depuis la révolution industrielle le territoire est devenu dans nos sociétés un objet stratégique entre les classes sociales et les groupes. Aujourd’hui, plus que jamais, les questions relatives au territoire sont à la mode dans les milieux scientifiques et technocratiques : est-ce parce que l’espace terrestre, voire maritime et aérien, s’est transformé en un enjeu politique universel ? On assiste, en tout cas, à une accélération des actions de « reprises », de remodelages, de transformations ayant les territoires pour objet. Les connaissances accumulées aussi bien que les difficultés rencontrées justifient que l’on veuille s’engager dans une approche socio-anthropologique qui, à terme, devrait permettre de rendre compte de la « complexité » du territoire.
Sur le plan proprement disciplinaire, on propose, après Georges Balandier, de reconnaître que le partage des domaines anthropologique et sociologique est trompeur, et d’admettre que l’anthropologie constituée à propos des sociétés et cultures « extérieures à l’histoire » - les autres (les nôtres) sont parfois qualifiées de « promothéennes » – éclaire la connaissance de notre société et rend notre sociologie plus opératoire. Une volonté s’exprime ici de rapprocher les savoirs acquis dans l’ensemble des disciplines qui constitue la science humaine. Il ne s’agit pas cependant pour nous de systématiser un savoir sur le territoire dans les sociétés humaines, mais seulement de « donner à penser » grâce à la multiplication non seulement des points de vue théoriques mais des manières d’aborder, de traiter, de regarder le territoire, de façon à ce que les disciplines réunies (sociologie, ethnologie, géographie, histoire, économie, …) servent à la fois à mettre en garde contre les comparaisons hâtives, déplacées, entre objets non homologues et, à l’inverse, comme l’ont écrit Edgar Morin et Jean-Louis Le Moigne, « à multiplier les occasions et les objets de rapprochement et de comparaison ».