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Contributions préparées
(Université de Montréal, Faculté D'Aménagement)
" La 'Recherche-Projet' ; un modèle à l'attention
des chercheurs dans les disciplines dites professionnelles "
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Notes |
Les sciences de la conception : enseignement et recherche | |
La 'Recherche-Projet' ; un modèle
à l'attention des chercheurs dans les disciplines dites
professionnelles A. FINDELI Université de Montréal, Faculté D'Aménagement |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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L'Université d'art et de design d'Helsinki (UIAH) a organisé en septembre 1996 un important colloque international portant exclusivement sur les questions méthodologiques posées par la recherche en art et en design, c'est-à-dire dans le domaine des sciences de la conception. "Devons-nous emprunter les modèles méthodologiques utilisés dans les disciplines scientifiques reconnues ou bien devons-nous (pouvons-nous) développer nos propres méthodes?", voilà quelle était la question centrale du colloque.
M'appuyant sur des considérations épistémologiques
développées entre autres dans le cadre de l'AEMCX, j'ai
proposé qu'en raison de la posture épistémologique
particulière qui caractérisait les disciplines du projet, il
était nécessaire de construire des outils méthodologiques
de recherche qui, non seulement tenaient compte de cette posture, mais surtout
en préservaient l'originalité et la fécondité.
C'est cette proposition d'une méthode que j'appelle la "recherche-projet"
que je souhaiterais soumettre à la discussion pendant la table ronde.
Cette notion de "recherche-projet" n'a pas encore atteint un degré
de maturité suffisant pour rejoindre l'arsenal déjà
imposant des méthodes actuellement disponibles en recherche. Elle
n'est qu'à l'état de prototype, donc en phase de validation.
Or la communauté MCX représente l'un des lieux les plus
adéquats pour procéder à une telle validation.
Voici comment, dans un texte de présentation, ce prototype a
déjà été présenté:
"En raison de l'insistance sur l'aspect épistémologique des
écrits de Herbert Simon, la question méthodologique semble
avoir été quelque peu négligée. Or, on est en
droit de s'attendre à ce que la spécificité
épistémologique réclamée pour les disciplines
professionnelles et les sciences de la conception se traduise également
au plan méthodologique. La plupart des chercheurs dans ces domaines
se contentant en fait d'importer depuis les sciences humaines et sociales
les outils méthodologiques qu'on y a développés
récemment et qu'on a coutume de ranger dans le groupe des méthodes
qualitatives: méthodes ethnographiques, recherche-action,
phénoménologie, herméneutique, etc.
Nous affirmons qu'en dépit de leur intérêt, ces
méthodes ne constituent en fait pour nous qu'un pis-aller et qu'il
est de notre tâche de construire des outils mieux adaptés à
notre particularisme épistémologique (et éthique). En
nous basant sur le concept de situation défini par Dewey, sur
la notion d'engagement propre à la philosophie existentielle
et sur le concept de réflexivité tel que Schön
l'a développé, nous proposons un modèle méthodologique
qui nous a semblé offrir, dès l'étape du prototype,
les garanties de rigueur et de fécondité souhaitées:
la recherche-projet". (Un texte, intitulé "La recherche en design. Questions épistémologiques et méthodologiques" et pouvant servir de texte de référence à cette contribution, sera disponible au Stand Portefeuille) |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Les sciences de la conception : enseignement et recherche | ||
Sur le raisonnement en conception : matière
et structure
(On design reasoning: contents and structure) G. GOLDSCHMIDT Institut Technologique d'Israël |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Design reasoning
Design problems are, as a rule, ill-defined. This implies that the initial
state of a design problem may be vague, its goal state not clearly defined,
and that no algorithm is available for the 'journey' from the initial state
to the goal state. Therefore we think of the typical design problem as an
indeterministic and complex problem, whose solution necessitates a search.
A solution to a design problem is a design proposal. A design proposal entails
a large number of interrelated decisions which, in the case of physical design
(e.g., architecture, industrial design) are conceptual and figural. To reach
decisions, the designer makes design moves, aimed at reaching tentative
decisions, leading to candidate solutions or partial solutions. For a design
solution to be acceptable, it must be satisfactory, according to explicit
and implicit criteria set by all parties involved, and by norms of society
at large and the particular culture within which the design activity takes
place. Decisions, therefore, must make sense and be compatible with the criteria
in question. Therefore, the designer must reason about what he or she is
doing. Hence, design moves consist of propositions and their rationale. Because
of the complexity of the situation, and the interdependency of decisions,
most propositions remain tentative for a long time, and may be retrieved
or replaced by more promising propositions (deferment of commitment is typical
of ill-structured problem solving). Protocols of think-aloud design sessions
make it possible to identify individual design moves (at the magnitude of
apx. one sentence, or between 6 and 14 moves per minute). We can then inspect
each move and determine whether or not it forms links with each previous
move. Links are determined on the basis of common sense only. Using the graphic
system of Linkography, we can notate these links and submit them to a variety
of analyses that yield valuable information about the cognitive properties
of design thinking. Structure and contents Most studies of design reasoning pertain to either structure or contents in reasoning. We are interested in the relationship between contents and structure, assuming there is one. We therefore developed a set of tests with which we check possible correlations between parameters of structure and contents in design reasoning. The tests are based on design protocols which are parsed into moves that can be coded and submitted to statistical analysis. Linkography gives us information on contents, as links among moves are determined by common sense; subject-matter, or contents, is the basis for common sense judgment. Simple coding schemes that reflect the structure of reasoning (i.e. coding categories that are context and problem independent) are then used for structural analyses. Our tests confirm that contents and structure in design reasoning are closely correlated. We believe that these findings are relevant to the debate on domain specificity of cognition, and therefore also to questions related to declarative and procedural knowledge. The complexities of design practice and design education will surely benefit from a better understanding of these aspects of design cognition. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Les sciences de la conception : enseignement et recherche | |
L'éclairage de la théorie de l'action par
la conception : application a l'action d'innover J. PERRIN, CNRS - G.A.T.E. |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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La problématique est construite à partir du modèle d'apprentissage organisationnel de Daniel Kim (1993 qui introduit l'activité de conception au sein du cycle d'apprentissage et permet ainsi de rendre compte du changement des routines dans une perpective artificialiste. Dans le cycle d'apprentissage (OADI) tels qu'il en est rendu compte par Kim, l'activité de conception (design) joue un rôle important. En distinguant au niveau de l'apprentissage, les aspects conceptuels et opératoires, le modèle de Kim permet de mettre en avant les deux grands types de connaissances : les connaissances opératives et les connaissances déclaratives ; il permet également de souligner les rôles différents que jouent, dans l'apprentissage, les deux types de modèles mentaux, l'un (routines) qui est plus impliqué dans l'apprentissage opératoire et l'autre (frameworks) dans l'apprentissage conceptuel. Néanmoins, il nous faut observer que le concept de modèle mental utilisé par Kim englobe une grande diversité de phénomènes cognitifs, intentionnels, psychologiques qui rend difficile l'explicitation du changement des routines organisationnelles. pas d'innovation sans conception
On peut noter que le cycle (OADI) est une proposition de décomposition
du cycle plus général problem framing / problem solving. Notre
présent travail s'intéressant aux actions d'innover dans les
organisations, nous proposons de préciser le cycle problem framing
/ problem solving en fonction de cet objectif . En reprenant les travaux
de Kline et Rosenberg, nous avons eu l'occasion (PerrinPerrin 1991) de montrer
qu'il ne peut pas y avoir d'innovation sans conception, et que l'on peut
rendre compte d'une grande partie du processus d'innovation à partir
du processus de conception. Nous faisons donc le choix de remplacer dans
le modèle de Kim, le cycle d'apprentissage (OADI) par le cycle unitaire
de conception (OSDs). Ce cycle se répète tout au long du processus
de conception et de réalisation des différentes phases de
conception (Rooozenburg, Eekels, 1995). pas de conception sans représentations.
Dans l'action d'innover, la manière de se représenter le
problème est déterminante par rapport à la solution
de conception qui sera retenue; les représentations sont le point
de passage obligé dans le cycle de conception (OSDs) pour transférer
les données du problème du domaine de l'opérationnel
(du domaine des connaissances opératoires) au domaine du concept
(connaissances déclaratives) et également, les
représentations sont le point de passage obligé pour
transférer l'élaboration de la solution du domaine des concepts
au domaine de l'opérationnel. Dans le cycle de conception, les
représentations remplissent une fonction très importante de
traduction entre les aspects opératoires et les aspects conceptuels
(il en est sans doute de même dans le cycle d'apprentissage). Les
représentations sont comme les connaissances une des sous-catégories
de modèles mentaux ; mais il nous faut souligner que les routines,
en tant que savoir-faire opératoire, ne s'identifient pas avec les
représentations ; les représentations participent au processus
de structuration des routines et la mise en oeuvre de nouvelles routines
permet la construction de nouvelles représentations. ( ) |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Les sciences de la conception : enseignement et recherche | ||
Conception architecturale, simulation, et approche
analogique M. PORADA Ecole d'Architecture. Paris Val-de-Marne |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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L'intervention part du postulat de la spécificité de la conception architecturale et urbaine qui dans le domaine des sciences de l'artificiel occupe d'une partie particulière d'artefacts. Pour essayer de définir la partie touchée par la conception architecturale d'une manière plus fine il est proposé d'introduire une corrélation entre les trois notions la suivantes : rigidité/flexibilité, contraintes technologiques et facteur d'intégration esthétique dans l'ordonnancement de l'espace architectural représenté par le schéma des contraintes d'ordonnancement de l'espace architectural, Schéma I. La position des différents édifices nous donnes une indication sur l'importance de la position du degré d'incorporation du facteur esthétique dans l'ordonnancement de l'espace sur les axes des z en relation avec les deux autres facteurs. Le facteur esthétique s'accroît sur l'axe des z, en allant du z minimal pour un facteur d'esthétique en " rajout " par rapport à un artefact, au maximum pour une intégration globale et dominante. La conception architecturale suivant le type des édifices se situerait dans la plupart des cas dans la catégorie d'artefact à espace "flexible" ou moyennement flexible, c'est-à-dire d'objet où l'importance des facteurs socioculturels de mise en espace de l'espace est plus contraignante que les facteurs technologiques. Une fois cette position prise, deux hypothèses suivantes sous-tendent l'argumentation proposée : · la conception architecturale dans sa composante production d'idées est indépendante de la complexité de l'objet de conception; · la synthèse de la forme architecturale ne peut se faire sans l'introduction de l'approche analogique. En effets les approches analytiques scientifiques à elles seules ne permettent pas la synthèse de la forme architecturale, pour que synthèse soit, il faut introduire l'approche analogique. L'union des approches analytiques à/aux approches analogiques en conception architecturale se fait par le biais des différents modes de représentation. La simulation graphique informatique paraît être le médium majeur émergeant, il autorise la mise en uvre de la double approche hybride de la mise en espace. Avec d'une part, la mise en relation des représentations géométriques et topologiques dans la simulation de l'espace; d'autre part, elle ouvre la voie à l'intégration de l'approche analogique par l'introduction de descriptions métaphoriques |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Les sciences de la conception : enseignement et recherche | |
Figuration et décision dans la conception architecturale
et paysagère F. POUSIN LOUEST - CNRS, LAREA |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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En architecture, comme en matière d'aménagement paysager, le projet se manifeste au travers d'une grande diversité de représentations figuratives et verbales qui sont à la fois support d'activités de conception et de négociation entre les divers intervenants du projet. S'il y a des représentations qui appartiennent plutôt à la sphère de la conception et d'autres à la sphère de la communication, on ne peut néanmoins fixer de manière rigoureuse une frontière permettant d'établir la fonctionalité d'un mode de représentation, ou d'une catégorie de figuration. Citons pour exemple l' Arche de la Défense dont on sait que le concours a été remporté sur la présentation d'une esquisse, catégorie figurative le plus souvent attribuée aux phases en amont de la conception architecturale, ou encore des concours plus récents (Pavillon de la France pour Séville, Grand stade) pour lesquels une reélaboration des projets fut demandée pour la seconde phase du concours, ce qui laisse à penser qu'une décision peut être prise sur un projet non abouti définitivement.
Que faut-il ici entendre par décision ? Il s'agit d'un
phénomène qui suppose que plusieurs projets soient
évalués, comparés les uns aux autres, et que des arguments
permettent à l'un d'entre eux de l'emporter. On voit bien ici la
complexité d'une situation qui engage, outre des stratégies
politiques et professionnelles (que nous n'étudierons pas), une
rhétorique de la persuasion (convaincre que la réponse au programme
est satisfaisante) et de la distinction (se démarquer par rapport
aux autres).
Cette situation des concours d'architecture aujourd'hui, montre, s'il en
était besoin, que la décision ne saurait être
appréhendée comme une phase, comprise entre une phase de conception
qui la précéderait et une phase d'exécution qui lui
ferait suite, mais souligne au contraire l'intrication entre conception et
décision.
Le projet de paysage pose de manière accrue la difficulté à
distinguer conception, décision et exécution du fait d'une
temporalité qui lui est propre, savoir qu'un projet de jardin ne peut
être réalisé qu'au bout de plusieurs années, c'est
dire qu'il a pu donner lieu à de multiples reconceptions. En outre,
on note, dans le projet paysager, une tendance croissante à prendre
en considération l'entretien dès la conception même du
projet.
Prenant appui sur ces quelques faits, nous chercherons à comprendre
comment une même figure peut prendre des valeurs différentes
en situation de conception et de décision.
Nous faisons l'hypothèse que la figuration qui sert de support aux
processus d'aménagement urbains et paysagers est structurée
de telle sorte qu'elle puisse être le support d'inscription
d'opérations de conception, comme de stratégies rhétoriques.
Les documents de concours permettront d'étudier l'intrication entre
conception et décision dans un "moment " particulier d'un processus
plus large. Pour ce faire nous serons amenés à distinguer 3 niveaux d'appréhension de la figuration : scénique, scénographique, énonciatif. |
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |
Les sciences de la conception : enseignement et recherche | ||
Evaluation et décision dans l'enseignement de la
conception F. SCHATZSCHATZ Ecole d'Architecture de Nancy |
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Lundi 9 Juin, 14h-15h45 |
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Tout système d'enseignement passe, d'une manière ou d'une autre, par des procédures d'évaluation. Or évaluer, c'est, de la part de l'enseignant, prendre une décision quant aux acquisitions de l'apprenant.
Dans le contexte de deux enseignements de la conception centrés sur
son apprentissage dans une école d'architecture, différemment
situés dans le cursus général, nous analyserons comment
nous concevons l'évaluation et comment les finalités d'une
part de l'enseignement proprement dit, d'autre part de l'évaluation
elle-même, particularisent les stratégies mises en
uvre. Dans un premier temps, il s'agira de formuler l'objet de l'évaluation en regard des contextes des enseignements, puis de construire les procédures de l'évaluation proprement dite en regard d'une problématique de la mesure. En effet, "apprécier une prestation revient à lui donner une valeur. Évaluer, dans ce sens, c'est mesurer...Mesurer, c'est, à la fois, prendre la mesure de ce qu'il s'agit de mesurer (en regard de finalités et dans son contexte) et donner une mesure, ce qui suppose que, non seulement l'on dispose d'unités de mesure (un référent ou une échelle de valeur), mais que l'on sache également quoi mesurer et pourquoi. " (Ph.DESHAYESDESHAYES, Évaluation de l'apprentissage et (ré)-apprentissage de l'évaluation).
Aussi, dans le cadre d'une modélisation de la conception architecturale,
la décision et le choix ne peuvent-ils intervenir qu'après
anticipation des procédures à mettre en uvre mesurées
à celles, concrètes, de l'apprenant et après la construction
de ses représentations.
La construction de cette procédure de décision "rationnelle",
déjà complexe, l'est cependant encore davantage par l'intervention
de facteurs qui dépendent, entre autres, tout autant du contexte,
des acteurs en présence que du temps. Quel écart se creuse
ainsi entre la modélisation de l'évaluation et l'action proprement
dite ?
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Rencontres MCX 6 - Poitiers, Futuroscope, 9 et 10 Juin 1997 |