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LE MEMORIAL FRANCISCO VARELA

La disparition, le 28 mai 2001, au terme d'une cruelle maladie, de Francisco Varela a beaucoup touché ses amis et ses lecteurs , et plus largement peut etre , tous ceux qui s'efforcent de réflechir et de comprendre la très étrange Aventure Humaine . En ouvrant ce "Mémorial " que chacun pourra enrichir de ses propres méditations et témoignage, nous souhaitons contribuer à cette méditation collective au sein de laquelle se forme, Science avec Conscience, Science et conscience de la complexité

Nous remercions les premiers contributeurs qui spontanément nous ont proposé et nous proposeront leur témoignage, et le journal "Le Monde" qui nous autorise à reprendre sur le site MCX-APC, l'article que notre ami Alfredo Pena Vega a rédigé pour nous rappeler quelques images de la vie et de l'œuvre de Francisco Varela ; (Publié dans Le Monde 31 mai 2001).

Ceux qui dans les années 1975-1980, découvraient les premiers textes de F.Varela ("Principles of Biological Autonomy" parut en 1979 ) se souviennent encore de l'événement qui allait renouveler notre intelligence de "l'autonomie, de la physique au politique" , pour reprendre le titre de l'ouvrage collectif qu'éditèrent en 1983 J.P.Dupuy et P. Dumonchel. (Colloque de Cerisy).

JLM.

Mai 2003 Le CREA (Ecole Polytechnique et CNRS) et le LENA (Hopital de la Salpetriere et CNRS) organisent conjointement les 23 et 24 juin 2003, au Ministere de la recherche, un colloque en l'honneur de Francisco Varela, :programme détaillé sur le fichier attaché

Annie Bloch (Juillet 2001) nous communique les liens sur deux sites qui permettent un accès documenté à l'œuvre de Francisco Varela :

On trouvera ci dessous les premiers témoignages, que nous communiquent A.Pena-Vega, G.Lerbet, J. F. Raux (Juin 2001), puis Frédérique Lerbet Serini,(Juillet 2001) , puis ..

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La vocation des sciences biologiques

|par A.Pena-Vega .
*Droits de reproduction et de diffusion réservés; ©LE MONDE

| Francisco Varela, biologiste, est mort lundi 28 mai à Paris. Né au Chili en 1946, Ph. D. de biologie de l'Université Harvard, directeur de recherche au CNRS, cet esprit universel appartenait à cette génération de scientifiques qui a eu le privilège d'être jeune dans les années 1960, c'est-à-dire à une des périodes de grande créativité dans la communauté scientifique chilienne.

Dès son adolescence, Francisco Varela a eu la vocation du travail intellectuel, principalement pour les sciences biologiques. Ses premières expériences, en tant que jeune étudiant, ont eu lieu auprès d'éminents scientifiques chiliens, tels Juan Vial et Joaquin Luco, qui lui donnent le goût pour la neurobiologie.

|L'influence de Humberto Maturana est décisive dans son apprentissage de jeune chercheur. Il poursuit une formation en dehors de la science traditionnelle et pénètre ainsi dans l'univers d'une pensée de l'organisation des systèmes vivants : l'autopoièse. Sa réflexion philosophique - inspirée de Ortega y Gasset, Sartre, Teilhard de Chardin, Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty - lui permet de mieux comprendre l'expérience de la vie. Il accède à la nature sociale de la science à travers l'histoire philosophique des sciences avec Alexandre Koyré, Georges Canguilhem et Gaston Bachelard.

Les travaux d'Heinz von Foerster ont joué un rôle fondamental dans le développement de ses réflexions, principalement dans la compréhension du monde de la cybernétique, les modèles et les idées autour de la systémique.

C'est par toutes ces réflexions d'ordre épistémologique que Francisco Varela se forgea un esprit universel, devenant l'un des biologistes les plus complets. L'un de ses champs de réflexion les plus originaux demeure la compréhension du "psychisme de l'univers" - ou comment "l'exprit peut se relationner avec l'univers" - que Varela résumait par la métaphore d'une "synchronie neuronale". C'est à l'étude d'une "biologie de la conscience" qu'il s'est consacré à la fin de sa vie, notamment à travers une méthode dite "magnéto-encéphalographie", celle-ci consistant à enregistrer la forme selon laquelle les différents groupes de neurones cérébraux se synchronisent en fractions de secondes, à un moment où l'on prend conscience de quelque chose. Ces travaux ont été publiés en 2000 dans la revue Nature et largement commentés.

Enfin, chez cet esprit universel, il y avait aussi une pensée profondément humaniste, résultant

d'une rencontre avec la philosophie bouddhiste. L'originalité de ses idées et leur implication en biologie de la conscience, mais aussi en sciences cognitives, épistémologie et sciences humaines, laissent un chantier inachevé pour les jeunes générations des chercheurs à l'échelle internationale. Alfredo Pena-Vega. (|Chercheur au Centre d'études transdisciplinaires (Ehess-CNRS).

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Georges LERBET

TEMOIGNAGE

Avec la disparition de Francisco Varela, je suis convaincu que la communauté scientifique et philosophique perd un de ses plus brillants esprits. Considérant que chacun apporte de son mieux sa pierre à la construction du savoir de l'humanité, je n'ai pas l'habitude de rendre un hommage appuyé à qui que ce soit. Cependant, Varela fait exception à cette règle que je me suis imposé, car c'est une pierre tout à fait exceptionnelle qu'il nous a offerte, une pierre encore riche de polissage dont d'autres prendront soin de poursuivre l'affinement.

J'ai peu connu Francisco Varela. Suffisamment toutefois pour goûter son humilité et son écoute empathique et généreuse, pour apprécier sa disponibilité qui corrélait avec la vigueur de l'éveil de son esprit attentif. Avec lui, la rencontre fut toujours de qualité. Varela faisait partie, à mes yeux, de ces quelques auteurs qui contredisaient les propos Maurice Merleau-Ponty quand, dans les années cinquante, il remarquait que la rencontre avec un auteur est souvent décevante ; comme si la lecture, condensée en quelques heures, d'un travail dont la réalisation fut étalée sur un temps beaucoup plus long, ne pouvait qu'être la source d'un sentiment de banalité quand on a en face de soi celui qui a contribué à quelques instants de réflexion.

Dans cette étroite catégorie d'hommes d'exception, je pense aussi à Jean Piaget. Selon moi, chacun à sa manière et en son temps, ces deux auteurs ont marqué le XXe siècle. Leur comparaison et leur rapprochement sont, en effet, assez saisissants. L'un et l'autre firent des études de biologie. L'un et l'autre travaillèrent dans le domaine des sciences cognitives. L'un et l'autre eurent des préoccupations beaucoup plus larges : transdisciplinaires et épistémologiques. Ils s'intéressèrent à la construction et au fonctionnement de l'esprit. En bref, ils me semblent avoir contribué, avec beaucoup de fécondité, au développement de la bio-cognition. Grâce à eux, cette conception, aujourd'hui majeure, a pu émerger en deux temps. Dans l'épistémologie génétique piagétienne fondée sur la théorie de l'assimilation, fut posée clairement la diachronie [Bio®Cognition]. Ensuite, chez Varela, ce fut la synchronie [Bio-Cognition] qui fit sens, notamment, à l'aide du concept de clôture opérationnelle redevable de l'auto-poïèse qui était absente dans la pensée du Genevois.

Si ces deux grands auteurs sont associés dans mon esprit, c'est donc, parce que la pensée de Varela me paraît avoir prolongé celle de Piaget, mais en ayant su faire une place déterminante à l'autoréférenciation dans les processus de construction enactive de la connaissance en interaction avec ceux qui relient l'être vivant au monde extérieur. Ainsi, Varela, participa-t-il avec Von Foerster, Maturana, Dupuy, Miermont, etc., à l'émergence de cette approche paradoxale (et logique) de la vie envisagée délibérément dans sa configuration complexe, et, dans l'ouverture générale de sa pensée, il s'efforça de s'attaquer aux processus fondamentaux de cette bio-connaissance qui se rattache aux grandes pulsions de la vie : par résonance et relaxation.

Comme Piaget, il ouvrit aussi ses préoccupations à l'épistémologie. Ainsi en vint-il à penser les sciences de l'autonomie au même titre que celle du " control ". L'articulation de ces deux paradigmes a débouché sur un nouveau qui n'exclut pas la vie individuelle et sociale des préoccupations heuristiques et éthiques du chercheur. Aujourd'hui encore, ce nouveau paradigme a du mal à trouver sa place dans l'univers positiviste et hétéroréférentiel. En effet, un tel univers peine encore à intégrer l'idée varelienne selon laquelle la science aussi bien que l'esprit incarné inventent et font émerger une réalité qui ne peut s'apercevoir qu'en raison du rôle joué par un sujet sentant/pensant. Voilà qui dénonce la coupure entre phénoménologie et science classique et investit le principe majeur d'indécidabilité/ incomplétude consubstantielles du savoir humain. Cela implique aussi une pensée qui ne se laisse pas enfermer dans les localités opératoires, et suppose, dans la construction des modèles, l'ouverture du sujet sur un humanisme cosmique et tragique à la fois.

Georges Lerbet

le 03 juin 2001

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Jean-François RAUX

TEMOIGNAGE

Je suis profondément touché par cette disparition. La pensée de Franscico, m'avait personnellement beaucoup apporté, et avait contribué à éclairer notre chemin de construction de l'IM d'EDF. Il m'avait

conduit, lors de contacts à la fois personnels et professionnels, à m'intéresser aux neuro-sciences et au processus cognitifs, qui a première vu ne sont pas des préoccupations centrales en entreprise, mais sont, pour moi fondamentaux s'il l'on veut comprendre et travailler sur tous les processus

d'apprentissage, de formation, d'évolution, de décision et d'innovation en entreprise.

Il avait contribué pendant quelques temps, avec quelques autres, au "séminaire des chercheurs" de l'IM d'EDF, favorisant par son ouverture latérale vers d'autres champs et d'autres modes de pensée, la richesse des échanges trans. et pluri disciplinaire, indispensable à la compréhension des processus de formation et de déploiement de la stratégie en entreprise. Il s'en était éloigné, déjà affaibli par la maladie, et avait eu la profonde délicatesse de m'en prévenir et de m'en donner la raison lors d'un entretien personnel que je garde encore en mémoire.

Et puis, il y avait sa profonde sensibilité, sa profonde modestie qui rendait le contact avec Franscico, à la fois si simple, si chaleureux, si riche. Il avait souffert dans son pays d'origine, et j'ai eu l'impression que cette souffrance l'avait conduit à la fois vers une profonde tolérance personnelle, ce qui est rare, et vers des chemins latéraux pour un occidental, tels que le bouddhisme. Son volet religieux n'a pas pour moi qu'un modeste intérêt; par contre la démarche philosophique et analytique qui sous tend le bouddhisme est très proche et trés complémentaire des approches de certains chercheurs occidentaux sur la cognition et la conscience. Il l'avait compris et avait travaillé sur ce thème si difficile, pour des tas de raisons. Ici aussi, nos centres d'intérêts ont convergé, nos pensées sont entrées en complicité.

J'ai relu récemment son dernier livre d'entretien avec le Dalaï Lama. Derrière le scientifique et son oeuvre, il y avait un parcours personnel qui faisait la richesse et la profondeur, de l'homme. Le monde scientifique a perdu plus qu'un chercheur.

Nous avons perdu un ami de grande dimension et de grand rayonnement.

JF Raux Témoignage, 31 Mai 2001

Mémorial Francisco Varela

Contribution de Frédérique Lerbet - Serini (Juillet 2001)

Témoignage et Florilège, page ouverte

Francisco Varela vient de mourir prématurément, comme l'on dit. L'expression est banale, pour qualifier la disparition de quelqu'un qui n'a " pas l'âge ", laissant ainsi entendre que l'on saurait quel est ce seuil au delà duquel tout est en ordre. A l'annonce de cette mort (le réseau e-mail de MCX), devant l'écran d'ordinateur dans mon bureau de l'université, je me suis sentie un peu perdue, comme si un pan du socle de mes pensées se dérobait. Voilà qu'une bonne part de ce qui m'avait nourrie pendant ces dix dernières années n'était plus, et ne serait plus, pour m'assurer de m'offrir renouvellement de mes propres idées. J'attendais le prochain livre comme une promesse : assurément, cette disparition est prématurée. Alors, pour que le cercle vicieux de l'enfermement sur le passé pouvant se clore devienne vertueux, il se pourrait bien que ce soit aussi à nous, nous parmi plein d'autres mais nous aussi, de faire vivre cette pensée qui nous a fait vivre intellectuellement, et qui, ce faisant, nous a aussi amenés à donner forme nouvelle à notre vie.

Je n'ai pratiquement pas rencontré Francisco Varela autrement que par ses écrits, mais le souvenir, tout de même, d'une conférence-débat à Tours. Mai 1994. Peut-être parce que j'étais aussi absorbée par un gros ventre déjà encombrant, je ne saurais plus dire de quoi vraiment nous avons parlé. Mais il me reste dans l'oreille une immense douceur de la voix, des propos tranquillement posés et prolongés, un ton qui jamais n'a pontifié. Quand, par la suite, j'ai continué à lire ce que Francisco Varela publiait, j'entendais cette tranquillité dans la puissance de sa pensée. Voilà sans doute pourquoi je parviens à le reconnaître comme un de mes maîtres.

En premier hommage, cette page ouverte, à laquelle chacun peut contribuer par la citation de son choix de l'oeuvre de Francisco Varela. La suite sera, bien sûr, dans nos travaux, chacun y puisant ce qui alimente sa propre source, témoignant ainsi de son couplage singulier avec la pensée d'un autre.

Florilège

" La création de sens (…). Si nous posons cette question sur le plan épistémologique, cela équivaut à mettre l'objectivité entre parenthèse. Autrement dit, nous ne pouvons plus supposer que les objets dans l'environnement du système doivent être considérés comme constitutifs ", F. Varela, Autonomie et connaissance, Paris Seuil, 1989, p. 217 (C. Guillaumin, juin 2001)

" Je plaide en faveur d'une voie moyenne évitant à la fois Charybde (l'objectivité, postulant un monde donné de traits à représenter) et Scylla (le solipsisme, niant toute relation avec le reste du monde). Nous devons être des navigateurs courageux qui trouvent une route directe vers le point où se produit la co-émergence des unités autonomes et de leurs mondes. Il ne s'agit pas ici d'opposer le système et son monde pour trouver le gagnant. Du point de vue de l'autonomie, le système et son monde émergent en même temps ", F. Varela, Autonomie et connaissance, Paris, Seuil, 1989, pp. 223-224. (S. L'Heudé, juin 2001)

" A ce moment précis, les deux niveaux que nous voulions maintenir séparés se révèlent inséparables ; nous perdons notre sens de l'orientation, nous ne savons plus qui repose sur quoi, et nous avons maintenant le sentiment de nous trouver face à un paradoxe ", F.Varela, in P. Watzlawick, L'invention de la réalité, Paris, Seuil, 1992, p. 329 (C. Chavigny, juin 2001)

" La liberté ne consiste pas à vivre dans le monde ordinaire conditionné par l'ignorance et la confusion ; elle consiste à y vivre et à y agir en toute réalisation. La liberté ne signifie pas fuir le monde ; elle signifie transformer notre manière d'être tout entière, notre corporéité, au sein du monde vécu lui-même. Cette position n'est facile à comprendre pour personne -ni dans les cultures où le bouddhisme s'est épanoui, ni a fortiori dans le monde moderne. Nous pensons que le déni de fondement ultime équivaut à la négation du fait que notre monde et notre expérience recèlent une vérité ou une qualité ultime (...) ; dans le cas du nihilisme, échouant dans cette recherche, nous nions la possibilité de fonctionner dans notre expérience quotidienne d'une manière libératrice et transformatrice ", F. Varela, E. Thomson, E. Rosch, L'inscription corporelle de l'esprit, Paris, Seuil, 1993, p.316 (F. Lerbet-Sereni, juin 2001)

" Dans toutes les traditions contemplatives, les maîtres expriment une instante mise en garde contre les conceptions figées et les concepts pris pour réalité. Nous reconnaissons à cet égard que notre propre projet de promouvoir le concept d'enaction dans les sciences cognitives comporte un danger certain, qui nous donne à réfléchir. Nous ne voudrions en aucun cas échanger la relative humilité de l'objectivisme contre l'orgueil consistant à penser que nous construisons notre monde. Mieux vaut un cognitiviste honnête qu'un théoricien de l'enaction imbu de lui-même et solipsiste " F. Varela, E. Thomson, E. Rosch, L'inscription corporelle de l'esprit, Paris, Seuil, 1993, p.334 (D. Violet, juin 2001)

From: Marie-Jo lecuyer <lecuyer@poly.polytechnique.fr>

Le CREA (Ecole Polytechnique et CNRS) et le LENA (Hopital de la Salpetriere et CNRS) organisent conjointement les 23 et 24 juin 2003, au Ministere de la recherche, un colloque en l'honneur de Francisco Varela, decede en mai 2001.

Le programme preliminaire est joint. L'acces est libre et gratuit. Il est souhaitable que vous fassiez part de votre participation aupres de Marie-Jo Lecuyer :

<lecuyer@poly.polytechnique.fr>.

Les informations seront disponibles ultérieurement sur les sites http://crea.polytechnique.fr  et http://www.ccr.jussieu.fr/cnrs-upr640-lena .


" LES ANNÉES CREA ET LENA "

COLLOQUE EN HOMMAGE À FRANCISCO VARELA

DE L'AUTOPOIÈSE À LA NEUROPHÉNOMÉNOLOGIE

23-24 juin 2003

Amphithéâtre Gay-Lussac, Ministère de la Recherche ,

1 rue Descartes, 75005 - Paris


Francisco Varela, neurobiologiste d'origine chilienne et directeur de recherches au CNRS, est décédé le 28 Mai 2001 à l'âge de 55 ans après avoir consacré sa vie à la compréhension du vivant et à sa relation avec l'esprit. Après avoir commencé sa carrière scientifique au Chili, son itinéraire l'amena à travailler au Costa Rica puis aux Etats-Unis, mais c'est en France qu'il trouva l'équilibre le plus propice à son ¦uvre et où il s'installa définitivement à partir de 1986. C'est en particulier sur cette période 1986-2001 que nous souhaitons revenir lors de cette réunion pour lui rendre hommage.
Ses premiers travaux majeurs furent réalisés avec Humberto Maturana avec qui il formula la théorie de l'autopoièse, un cadre théorique fixant les conditions minimales pour définir le vivant. Ce travail fondamental anticipa et fournit une base pour des développements théoriques et expérimentaux très importants dans des domaines aussi divers que l'étude de l'origine de la vie, l'intelligence et la vie artificielles, l'immunologie et les neurosciences cognitives. Francisco Varela non seulement suivit tous ces développements, mais y participa activement, faisant preuve d'une capacité tout à fait exemplaire à évoluer dans des disciplines très variées.
Ce colloque a pour but d'exposer et de comprendre les récents développements de plusieurs concepts-clefs ayant servi de fil directeur dans la pensée de Francisco Varela, en particulier le concept d'autopoièse, les progrès de la neurodynamique (l'étude du système nerveux comme un système dynamique), la neurophénoménologie (l'analyse combinée de l'expérience subjective et de ses corrélats neurobiologiques), ou encore l'énaction (la cognition comme émergeant de la relation entre un sujet et son environnement, comme dans  la vision des couleurs).

Le colloque se terminera sur un échange autour du programme de neurophénoménologie, qui cherche à combler le " fossé explicatif " existant jusqu'ici entre, d'une part, le système physique somatique, " objectif ", d'un sujet et, d'autre part, son expérience " subjective ". Pour ce faire, la neurophénoménologie établit entre ces deux instances une relation de " contrainte mutuelle ".



PROGRAMME PRÉLIMINAIRE :

23 JUIN 2003

1 - Autopoièse et Auto-organisation
     09h00 - 09h30           Jean-Pierre Dupuy (CREA)
        09h30 - 10h00           Pier Luigi Luisi (ETH - Zentrum, Zürich)

2 - Dynamique et Synchronisation : 1ère Partie
  10h30 - 11h00           Bernard Renault (LENA)
  11h00 - 11h30           Jean Petitot (CREA)
     11h30 - 12h00           Jean-Philippe Lachaux (LENA)
    12h00 - 12h30           Laurent Pezard (LENA)

3 - Dynamique et Synchronisation : 2ème Partie
  14h00 - 14h30           Michel Le Van Quyen (LENA)
      14h30 - 15h00           Jacques Martinerie (LENA)
       15h00 - 15h30           David Rudrauf (LENA)
             16h00 - 16h 30         Eugenio Rodriguez (Max-Planck Institut, Franckfort)

4 - Vision
      17h00 - 17h30           Adrian Palacios (Université de Valparaiso, Chili)

        17h30 - 18h00           Sergio Neuenschwander (Max-Planck Institut,           

                                                             Franckfort)
        18h00 - 18h30           Diego Cosmelli (LENA/CREA)



24 JUIN 2003

5 - Énaction
    09h00 - 09h30           Paul Bourgine (CREA)

        09h30 - 10h00           John Stewart (Institut Pasteur, Paris)
  10h00 - 10h30           Hugues Bersini (Université Libre de Belgique, Bruxelles)

6 - Neurophénoménologie
              11h00 - 11h30              Evan Thompson (York University, Toronto)
        11h30 - 12h00           Jean-Michel Roy (ENS Lyon)
      12h00 - 12h30           Antoine Lutz (University of Wisconsin, Madison)
             12h30 - 13h 00              Bernard Pachoud (CREA)

7 - Philosophie et Éthique
      14h30 - 15h00           Amy Cohen-Varela
        15h00 - 15h30           Michel Bitbol (CREA)
             16h00 - 16h30          Claire Petitmengin (INT/LENA)
   16h30 - 17h00           Jean-Michel Besnier (CREA)

        17h00 - 17h30           Nathalie Depraz (Université Paris I)


L'accès à l'Amphithéâtre Gay-Lussac se fait par le 25, rue de la Montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris. Se munir d'une pièce d'identité.