La société et la communauté
des chercheurs partagent aujourd'hui un sentiment fort de vivre
un moment de "révolution scientifique". Si ce
sentiment accompagne de façon permanente la trajectoire
de la recherche, l'accélération de la production
des connaissances au cours du dernier siècle a contribué
à l'imposer, non seulement dans le monde scientifique,
mais aussi dans l'opinion. Nos sociétés sont d'autant
plus convaincues que la science est une source puissante de changement
que les grandes visions politiques d'une transformation du monde
ne sont plus souveraines. Ces mutations ont bien évidemment
des implications pour la communauté scientifique et pour
la conduite de la recherche, dans la mesure où elles tendent
- en plaçant le moteur de l'histoire du côté
de la science et de la technologie - à nourrir un imaginaire
social de la science conduisant au mythe d'une "société
du risque zéro" qui se substituerait au mythe politique
d'une "société parfaite".
De ce fait, l'activité scientifique est aujourd'hui confrontée,
en raison même de son propre développement, à
l'ébranlement d'un certain nombre de repères et
de catégories de classement qui organisaient, jusqu'à
une date récente, la description qu'elle donnait d'elle-même
..
" (extrait du 'projet d'établissement 2002 du CNRS
-français)