VOLET A

PRESENTATION GENERALE 

(I)               LA PRESENTATION INITIALE DU PROJET,

«La nécessité qui s’impose aujourd’hui d’approcher dans des termes nouveaux  la question de la complexité »

Les temps sont venus de nouveaux questionnements épistémologiques qui font de l’intelligence de la Complexité “ un véritable défi pour la connaissance ” : Comprendre pour Faire, et Faire pour Comprendre. Nous sommes encore prisonniers d'une connaissance aveugle de tout ce qui relie et contextualise, laquelle nourrit une action myope et mutilante. Nous sommes en même temps prisonniers d'une action aveugle sur sa propre écologie, ses propres conditions.

Ces deux aveuglements s'entretiennent l'un l'autre, aussi longtemps que nous ne nous efforçons pas de conjoindre “ l’épistémologie de la complexité ” et “ la pragmatique en complexité ” : 

Ne faut-il pas s’efforcer de tirer les leçons des multiples expériences d’action délibérée en situations perçues complexes qui se développent dans tous les domaines depuis un demi-siècle,

-  en ne séparant plus la réflexion et l’action,

- en irriguant sans cesse dans les deux sens, la transformation des connaissances scientifiques par les renouvellements des pratiques techniques, politiques et culturelles,

-  en ne disjoignant pas ‘l’épistémologie de la complexité’ et ‘la pragmatique en complexité’, en veillant  à transformer nos expériences de l’action en situation complexe en science avec conscience, pour enrichir et renouveler nos expériences.  

-  en s’attachant à élucider les enjeux de cet ébranlement des certitudes techno-scientistes sur lesquelles se sont formées depuis quelques siècles nos civilisations et nos institutions humaines ?

Ainsi, nous aiderons-nous collectivement à affronter pragmatiquement de nouveaux questionnements épistémologiques qui font de l’intelligence de la Complexité « un véritable défi pour la connaissance. »

Ce diagnostic  a incité à organiser une sorte de bouillon de culture, par le « Cahier du Colloque » ouvert en permanence sur ce site au fil des six mois précédant le Colloque, bouillon de culture  dans lequel fermenteront les expériences et les réflexions de multiples acteurs praticiens et scientifiques qui, attentifs à leurs responsabilités civiques et culturelles, affrontent consciemment chaque jour des problèmes et situations complexes

Ce colloque peut ainsi s’entendre comme une collection de multiples lignes de navigations possibles entre les îles d’un archipel dont le programme propose une carte : Iles aux contours fluctuants, formées par tant d’expériences diverses. Au gré des éclairages, des courants, des marées, chacun pourra dessiner et modifier ses propres navigations.

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(II)            LA PROCEDURE DE MONTAGE DU PROGRAMME DU COLLOQUE

Sur la formation progressive et tâtonnante du projet du Colloque ‘Intelligence de la Complexité, Epistémologie et Pragmatique’ 

Le  ‘Réseau  Intelligence de la Complexité’ s’est formé au fil des quinze dernières années à l’initiative de citoyens attentifs aux défis autant qu’aux dénis de complexité qu’individus et sociétés  rencontrent  sans cesse au fil de leurs initiatives, dans tous les domaines de l’action humaine.  Chacun sent bien que l’addition de nouvelles connaissances nous  est de peu de secours aussi longtemps que nous ne l’accompagnons pas  du renouvellement de nos modes de penser.

« La seule prise en considération des ‘interactions entre les éléments’  ne suffit plus : Il faut développer de nouveaux instruments de pensée, permettant de saisir des phénomènes de rétroaction,  des logiques récursives, des situations d’autonomie relative. Il s’agit là d’un véritable défi pour la connaissance, aussi bien sur le plan empirique que sur le plan théorique. »

Ces quelques lignes extraites du ‘Projet  2002 du CNRS’ français témoignent de la prise de conscience qui ainsi se forme peu à peu dans les institutions scientifiques sous la pression des citoyen(ne)s  en prise avec les effets pervers permanents des ‘réductionnismes de méthode’ qu’avaient presque sacralisés  les grandes institutions scientifiques au siècle dernier.

Ne nous apparaissait-il pas,  à l’expérience,  que les êtres humains sont  capables de ‘conduire leur raison’ en assumant, avec sagesse et modestie, la pluralité des points de vue et la conscience des solidarités perçues entre tous les phénomènes ?

Autour de cet argument, ‘pour comprendre c’est à dire pour faire’,  praticiens et chercheurs, enseignants et responsables d’organisation, se sont progressivement associés en une veille collective à la fois épistémique et civique. Réseau principalement francophone encore, mais pas hexagonal, exprimant un collège invisible dont les membres  se veulent attentifs à la mise en commun de leurs expériences  et de leurs interrogations sur la légitimation des ‘connaissances enseignables et actionnables’.

Réseau qui après s’être exprimé, dans les années quatre vingt dix, par une volumineuse ‘Lettre Chemin-Faisant’ et par des ‘Rencontres MCX’ biennales,  a trouvé dans la constitution et l’animation du Site Internet du Réseau MCX-APC un mode d’échange et de coopérations en ‘exploration du champ des possibles’ ouvert et s’adaptant, chemin faisant.   

C’est dans ce contexte que plusieurs Ateliers  ont suggéré il y a deux ans, de susciter un colloque original permettant de jalonner une nouvelle étape dans notre entreprise collective d’exercice d’intelligence de la complexité ; Le cadre propice et accueillant du Centre culturel International de Cerisy nous permettait le support logistique nécessaire. Etape qu’il va être possible de préparer collectivement à l’aide du Cahier du Colloque Intelligence de la Complexité-2005, que nous ouvrons sur le site du réseau MCX-APC..Cahier ouvert aux intervenants actuels et potentiels selon un mode d’emploi de type forum coordonné.

(III)    BREVE  PERSPECTIVE CAVALIERE DE LA RENCONTRE

rédigée à chaud, avant que nous ayons pu les uns et les autres, laisser décanter nos réflexions. 

‘Pour comprendre, c'est-à-dire pour faire’, pour agir en situation perçue complexe, en tenant compte d’abord des ‘solidarités entre tous les phénomènes’, ne devrions nous pas préférer l’intelligibilité à la simplification ? Ce questionnement caractérise ce Colloque polyphonique qui affichait délibérément le primat de sa vocation civique et culturelle. Plus de cents participants, débattant au fil de quinze conférences et de quinze ateliers et tables rondes … L’exercice fut probant, l’esprit de Cerisy aidant : Nous pouvons ensemble exercer effectivement notre intelligence de la complexité, sans arrogance ni prophétisme, pragmatiquement, chemin faisant.

L’expérience fut vivifiante et conviviale. Il fallait passer, avec Edgar Morin, de ‘la complexité restreinte à la complexité générale’ par ‘l’image que la nature nous offre de la métamorphose de la chrysalide’, en s’attachant à l’exigeante critique épistémologique qu’appelle ‘l’éthique de la compréhension’ et en veillant à ‘donner à l’expérience une valeur épistémologique’. Il fallait, ce faisant, être attentif à l’émergence de quelques concepts opératoires solidement argumentés, tel que le concept de complexité relativisée par la considération des attractions de continuité sémantique, celui du changement de référent, du continu au discret, celui de modélisation enactive,  celui d’épistémologie des sciences d’ingenium,  celui de la cosmologie comme laboratoire de la complexité….

Et il fallait aussi ré interpréter au sein des ateliers de multiples expériences que nous pouvons transformer en ‘science avec conscience’, qu’il s’agisse de la gouvernance des territoires,  de l’invention d’une politique de ruralisation, de l’entraînement des sportifs, de l’invention des possibles dans la médiation sociale, des processus d’apprenances dans les organisations sociales, du complexe des politiques d’éducation - formation , des expériences de formations en ingénierie, ou de la gestion de l’eau, ou des pratiques des magistrats, ou des processus de création - conception à l’œuvre en composition musicale ou littéraire ou théâtrale, ou du développement des langages informatiques de métamodélisation….

En partageant et en lisant ensemble ces expériences sans a priori,  pour ‘vivre pleinement le présent’… ‘entre le devoir de prospective et l’obligation de rétrospective’, on s’exerçait à ‘travailler à bien penser‘, en s’attachant au ‘disegno’ (modéliser)  autant qu’à ‘l’ingegno’ (‘raisonner sur des modèles’). Cela ne s’appelle t il pas ‘l’intelligence de la complexité’ ?

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IV    VUES D’ENSEMBLES

Quelques photographies souvenirs

On reprend ici les premières photos d’ensembles établies par et pour le CCIC que nous remercions à nouveau de son concours. On prévoit d’y ajouter, au fil des envois que nous adresseront les participants - photographes amateurs qui enrichiront cet album et aviveront les souvenirs.

* Vue d’ensemble prise le dimanche 26 juin  (En deux clichés,  droite et gauche)

* Les deux animateurs du Colloque : Edgar Morin et J L Le Moigne

[EM  JLM  Cersisy  Intell iXité 26 06 05..jpg]

(V) LE PROGRAMME FINAL EFFECTIF

On reprend ici  le programme final effectif du Colloque publié  par le CCIC le dernier jours du Colloque : Peu de différences avec le programme initialement affiché, mais quelques modifications dans l’agenda  des présentations des interventions et dans l’organisation de deux des ateliers. (Toutes dues à quelques absences inopinées de dernière heure pour de sérieuses raison de santé).

La correspondance avec les titres des documents présentés dans le Cahier du Colloque (Volet B)  n’est donc pas toujours parfaitement isomorphique, puisque quelques  texte préparés pour le colloque (et publié à l’avance  dans le Cahier, ne purent être présentés du fait de l’indisponibilité de dernière heure de leur auteur.

Nous remercions le CCIC qui nous autorise aussi à reprendre ici ce document final.

Et nous invitons les navigateurs intéressés à visiter aussi le site du CCIC qui a accueilli notre Colloque de façon si conviviale.  http://www.ccic-cerisy.asso.fr/programme.html