Rédigée par JLM sur l'ouvrage de Institut du Management EDF-GDF (Ed.) : |
« La société en quête de valeurs, pour sortirde l'alternative entre scepticisme et dogmatisme » Ed ; Maxima-Laurent du Mesnil, Paris, 1996, 240 pages. |
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Ne faudrait-il pas s'étonner que de telles méditations polyphoniques soient aujourd'hui bienvenues en particulier dans les cultures des responsables d'organisations ? Faut-il donc en 1996 nous faire entendre "un éloge de la philosophie pour construire un monde meilleur" ? Ne risque-t-il pas d'être entendu sur le mode d'une série de sermons édifiants qui donnent bonne conscience parce qu'on a fait l'effort de les entendre, sans toujours se soucier de les écouter, je veux dire : de les interpréter, de les comparer, de les critiquer, de les reconstruire à sa guise ?
Si, négligeant les ricanements des affairistes du business et des intégristes des académies, les responsables d'organisations contemporaines affichent leur attention au sens de leurs actions et leur conviction que ces actions peuvent avoir et construire du sens (sans attendre une révélation messianique, qu'elle soit d'origine divine ou scientifique), ne devons-nous pas, nous tous, y préter attention et entrer dans leurs questionnements et leur débat ?
"Fin des certitudes, fin des illusions, fin des déterminismes... invention pragmatique du futur...". Ces quelques repéres rappelés en ouverture par J.F. Raux, vont caractériser en quelques mots l'entreprise collective, ou plutôt le "parcours d'ouverture philosophique, fait de rencontres variées, diverses et courtes" dont cet ouvrage rend compte : une quinzaine de textes d'une quinzaine de pages chacun, agencés en une architecture plus congruente au projet (la quête des valeurs) que cohérente dans sa logique interne, aisés à lire et judicieusement mis en page. Sur ces quinze textes, vous en trouverez sûrement quelques uns sur lesquels vous reviendrez avec intérêt, et d'autres que vous trouverez plus banaux, voire, à vos yeux, contestables... L'enjeu n'est pas ici de les discuter pas à pas, il est plutôt de nous inviter collectivement à reprendre et à poursuivre ce "parcours pragmatique de la philosophie". Tout au plus soulignerais-je que les deux derniers textes, dûs à I. Prigogine ("Le ré-enchanternent du monde") et à E. Morin ("Complexité et liberté") m'ont plus particulièrement enthousiasmé.
JLM.
Fiche mise en ligne le 12/02/2003