Rédigée par JLM sur l'ouvrage de OLLIVIER Blaise : |
« L'acteur et le sujet. Vers un nouvel acteur économique » Ed. Desclée de Brouwer, 1995. 469 pages. |
Voir l'ouvrage dans la bibliothèque du RIC |
La conclusion de la postface de Renaud Sainsaulieu dit fort bien me semble-t-il le projet pertinent de ce livre attachant dont on peut craindre qu'il n'atteigne pas les lecteurs qu'il cherche à convaincre... parce qu'il est deux fois trop gros (470 pages !) :
"C'est en articulant davantage d'écoute mais aussi de reconnaissance des projets personnels qui créent le sujet en l'acteur, avec davantage d'expression sur les problèmes spécifiques des divers mondes sociaux d'entreprise, que s'amorcera une dynamique vers plus d'espace de société civile et plus de démocratie en entreprise. Tel est l'objectif, qu'avec l'apport de Blaise Ollivier, il semble possible d'assigner aux programmes de gestion et des ressources humaines" (p.463).
Pensons enfin que dans le Système, l'Acteur a Projet et nous reconnaîtrons alors le Sujet. Mais ce sujet est à la fois épistémique et pragmatique (il sait et il fait) et le contexte de son action (ici l'entreprise) affecte et transforme ses "projets personnels". Le psychanalyste ne l'emporte-t-il pas sur le sociologue? (B. Ollivier a les deux casquettes) : il m'a semblé que c'était parfois le cas ? Sans doute parce que le mot même de sujet est plus complexe encore que celui d'acteur ? Curieusement, sous la plume de l'auteur, c'est plus volontiers l'Entreprise que le Sujet qui a Projet...Peut-être est-ce pour cela que le postfacier relie in extremis les projets personnels et le sujet en l'acteur ? Mais ces considérations sémantiques ne doivent pas masquer l'essentiel qui apparaît au fil de lalecture : la culture et la riche expérience personnelle de l'auteur donnent à son propos une chaleur et une intensité qui emportent aisément la conviction... dès lors qu'on est un peu excédé par le caractère trop sommaire de la vieille et prégnante dichotomie de l'acteur et du système.
JLM
Fiche mise en ligne le 12/02/2003