Rédigée par JLM sur l'ouvrage de FETZER J.H. (Ed.) : |
« Epistemology and cognition » Kluwer Academic Pub. Dordrecht, 1991, 301 p. |
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Un beau titre, qui attirera sans doute bien des lecteurs. L'ouvrage hélas se présente comme un exercice académique pur : quelques philosophes de profession repèrent dans un texte d'un chercheur en science de la cognition et en intelligence artificielle, une hypothèse pouvant relever du discours philosophique, et s'acharnent à démontrer que cette hypothèse est fausse ou partielle ou dépassée ; sans se soucier de proposer quelques arguments constructifs pouvant aider à une plus riche intelligence de la cognition. Les chercheurs ainsi interpellés n'auront en outre pas de "droit de réponse", qu'il s'agisse de J. Fodor, de R. Schank, de H. Putman, de D. Mc Dermott, de D. Dennett etc... On trouve sans doute quelques remarques intéressantes ou importantes dans ce bilan critique très pointilliste, mais les auteurs ne parvenant pas à prendre assez de recul "épistémologique" par rapport à leur objet d'attention, les sciences de la cognition, il est difficile de repérer ce qui peut servir de ce qui relève de l'exercice académique classique. Que sous le titre "Epistémologie et cognition", les oeuvres et les thèses de H.A.Simon ou de J. Piaget se soient pas évoqués une seule fois, fut-ce de façon critique, semble révélateur de la fermeture académique spontanée de ces chercheurs (dont certains sont, ailleurs, honorablement connus). En achevant l'ouvrage et en constatant le petit nombre de "grains" qui restent dans l'esprit, on se dit que l'on fera décidément mieux de lire les tomes III et IV de "la Méthode" d'Edgar Morin. Les chercheurs francophones ne savent pas toujours l'avance qu'ils ont sur les épistémologues anglo-saxon dès lors que l'on veut entendre la cognition sans sa complexité.
Fiche mise en ligne le 12/02/2003