Rédigée par Marie José Avenier sur l'ouvrage de ROSENFELD Jona M. et TARDIEU Bruno : |
« Artisans of Democracy. How Ordinary People, Families in Extreme Poverty, and Social Institutions Become Allies to Overcome Social Exclusion » University Press of America, (4720 Boston Way, Lanham, Maryland 20706) 2000 |
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Rappelons (cf. Cahier des Lectures n°17 de la Lettre Chemin faisant n°31, mars 98, qui présentait cet étonnant ouvrage lors de sa publication initiale en français), que cet ouvrage raconte des histoires d'actions réussies de lutte contre l'exclusion, dans le but "d'apprendre ensemble" à partir de ces histoires.
Les auteurs nous aident ainsi à apprendre que les Volontaires d'ATD Quart Monde impliqués dans ces actions réussies ne luttaient pas seulement contre la pauvreté. Mais, plus fondamentalement, ils luttaient pour plus de démocratie, ils avaient inventé un langage qui permettait à la démocratie de fonctionner. Ils ont été des "artisans de démocratie".
Au-delà de cette clé essentielle en matière de lutte contre l'exclusion, les auteurs dégagent un certain nombre de "principes d'action récurrents" et réfléchissent aux conditions de leur mise en acte. Ces principes d'action, tirés d'actions réussies au côté des plus démunis, nous semblent avoir une portée plus générale et être valables dès lors qu'une personne est impliquée dans une action collective et a donc à interagir avec d'autres personnes. N'en va-t-il pas ainsi, par exemple, du principe : "ne pas penser à la place de l'autre" ? Une telle attitude, soulignent les auteurs, relève néanmoins d'une éthique ou d'une sagesse difficile à atteindre : pour certains la tentation est grande de prendre le pouvoir et d'imposer leur solution
Dans un texte placé à la fin de la version anglaise, un chercheur en anthropologie de l'université Hébraïque de Jérusalem, Eyal Ben-Ary, développe une réflexion intéressante sur la méthodologie utilisée dans l'ouvrage (raconter des histoires de réussites dans le but de dégager de la "connaissance actionnable").
Que ce type d'expérience fasse l'objet d'échange et de réflexions dans d'autre langues et d'autres culture , cela ne justifie-t-il pas un moment d'attention renouvelé ?
Marie José Avenier
Fiche mise en ligne le 12/02/2003