Modélisation de la CompleXité
Programme européen MCX
"Modélisation de la CompleXité"

Association pour la Pensée Complexe
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Note de lecture

Rédigée par JLM sur l'ouvrage de GUILHON Bernard :
« Les dimensions actuelles du phénomène technologique »
     Ed. L'Harmattan, Coll. Logiques Economiques. Paris, 1993. 179 p.

L'excès de modestie de B. Guilhon risque de nuire à l'audience de sa réflexion sur le "phénomène technologique" dans les sociétés contemporaines : certes son titre annonce la reconnaissance du caractère "multidimensionnel" des changements technologiques, mais il précise dès l'introduction que "la démarche adoptée n'a pas un caractère interdisciplinaire : les développements de ce travail relèvent essentiellement de l'analyse économique". En se contraignant à "réduire" un phénomène dont on "souligne le caractère complexe" à sa seule image économique, (et qui plus est, micro-économique), ne risque-t-on pas de s'en construire une intelligence trop pauvre pour éclairer les citoyens qui suscitent et subissent sans cesse des "changements technologiques" dont on se demande parfois s'ils ont un autre sens que celui de satisfaire cet irrépressible plaisir de faire (praxis et poiesis) qui semble caractériser l'espèce humaine ? Mais symétriquement, en prenant soigneusement conscience des limites qu'impose cet "économisme" (heureusement moins radical que B. Guilhon ne le laisse entendre), ne se protège-t-on pas de ses effets pervers ? Il me semble que cette étude y parvient fort bien, en apportant aux recherches contemporaines sur la complexité de ces systèmes socio-techniques que sont les entreprises (et lesorganisations de production), quelques uns des matériaux conceptuels que la microéconomie et les sciences de gestion ont dégagés ces dernières années (en particulier dans le domaine de l'apprentissage organisationnel). Certes, on en voudrait "plus", en débridant davantage les instruments d'observation des possibles, qui ne sont pas tous ni contemporains, ni voisins, et en assumant plus délibérément la complexité téléologique de l'action soclo-economique, mais n'est-ce pas pour susciter de tels questionnements que B. Guilhon a synthétisé ses réflexions d'économiste sur "le phénomène technologique" devenant "phénomène organisationnel" ?

JLM.

Fiche mise en ligne le 12/02/2003


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