Individu au singulier et organisation au pluriel... C'est pourtant du comportement de l'individu banalisé plutôt que singulier dans son (et non dans ses) organisation que doivent nous entretenir les dix articles rassemblés dans ce recueil de "textes de base" en sciences sociales. Recueil de Psychologie Sociale classique qui n'aurait pas sa place dans la bibliothèque des sciences de la complexité s'il n'incluait une dernière partie (faite de trois études) intitulée "Structures cognitives et cultures organisationnelles". Les trois premières parties rassemblent des textes classiques d'une psychologie sociale se fermant sur ses rituels, implication, motivation, leadership,... Sans réflexion sur l'épistémologie qui les justifierait peut-être : en ouvrant le recueil par un texte d'H. Mintzberg vieux de plus de 15 ans, on montre surtout que la psychologie sociale ne trouve pas dans les sciences de gestion traditionnelles de ressources susceptibles de la féconder ! (A la différence de l'oeuvre d'H.A. Simon, le livre d A. Demailly sur "la Psychologie sociale", 1993 - Cf. Cahier des Lectures MCX oct. 93 - le montrait remarquablement).

En revanche, les sciences de la complexité devront tirer parti des trois études qui concluent ce livre : l'article de P. Cosette (Québec), "Structure cognitive et organisation" introduit le concept de "carte cognitive" à partir du modèle de K. Weick ("the social psychology of organization", 1979) ; A. Demailly, sous le titre "Cultures et mémoires organisationnelles", propose une thèse originale et bien argumentée sur l'émergence de la notion de mémoire organisationnelle ; et R. Sainsaulieu reprend une étude déjà ancienne "Culture et sociologie de l'entreprise" qu'il avait publiée lorsque le concept de culture d'entreprise n'était pas encore à la mode, en 1985 : invitation à une méditation épistémologique qu'il a développée depuis dans son nouveau livre (avec F. Piotet : "Méthodes pour une sociologie de l'entreprise" ; PFNSP, 1994).

JLM