Rédigée par JLM sur l'ouvrage de MIEVILLE Denis (Ed.) : |
« Charles Sanders Peirce. Apports récents et perspectives en épistémologie, sémiologie, logique » Ed. Travaux du Centre de Recherches Sémiologiques de l'Université de Neuchâtel, n° 62. Avril 1994. |
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Les sciences de la complexité, en se développant, ou pour se développer, sollicitent et réactivent les disciplines du "trivium" qu'avaient délaissées depuis deux siècles les sciences de la réduction privilégiant trop exclusivement les disciplines du "quadrivium" : rhétorique dialectique... et aujourd'hui pragmatique, sémiologie, logique naturelle redeviennent nos "disciplines" de pensée, nous aidant à comprendre notre relation au monde sans la réduire en la banalisant. Sans doute est-ce pour cela que nous devenons enfin attentifs à la réflexion protéiforme de quelques penseurs irréductibles à leur modèle tels que Paul Valéry ou C.S. Peirce. Le Centre de Sémiologie de Neuchâtel nous apporte aujourd'hui une nouvelle brassée de réflexions riches et originales en publiant les actes d'un Colloque qu'il a consacré à quelques interprétations de ce "complexe" qu'est l'oeuvre de C.S. Peirce : certes "l'oeuvre de Peirce est tellement vaste qu'il est possible de trouver et de sortir du contexte, une citation qui affirme à peu près n'importe quoi"rappelle J. Gasser (p. 80) qui cite l'exemple des définitions antagonistes de la logique proposées par Peirce. Mais cette ambiguité est si souvent source d'étonnement, occasion de méditation et de réinterrogation, qu'elle dispose en quelque sorte à la pensée complexe. Les quelques articles, parfois heureusement illustrés ("l'oeuvre de Magritte à la lumière de Peirce", de N. Everaert-Desmedt), et tous rédigés en français, que rassemble ce Cahier du CRS de Neuchâtel, nous livrent une nouvelle intelligence de cette oeuvre inépuisable qui nous invite à toujours privilégier le raisonnement plutôt que la conclusion et le langage plutôt que l'algorithme.
JLM
Fiche mise en ligne le 12/02/2003