Rédigée par BAQUIAST Jean-Paul sur l'ouvrage de MAHOUDEAU Julien : |
« MEDIATIONS DES SAVOIRS ET COMPLEXITE. Le cas des hypermédias archéologiques et culturels » Editions L’Harmattan, coll. INGENIUM, 302 pages, ISBN : 978-2-296-02661-2 • 2007 |
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Ndlr : Nous remercions vivement JP Baquiast de nous autoriser à reprendre dans le Cahier des lectures MCX,,la note de lecture qu’il a présenté dans le numéro 81 de la Revue mensuelle Automates Intelligents. On trouvera ce texte à http://www.admiroutes.asso.fr:80/larevue/2007/81/livresenbref.htm
L’auteur est docteur en sciences de l’Antiquité et chercheur associé à l’Unité toulousaine d’archéologie et d’histoire (UTAH – UMR 5608 CNRS. Il anime l’atelier Hypermédias et complexité de l’Association du Programme européen Modélisation de la Complexité (MCX). Nos lecteurs connaissent le rôle de cette association MCX, dont les pères spirituels – toujours actifs - sont Edgar Morin et Jean-Louis Le Moigne. MCX veut appliquer aux différentes problématiques de la vie économique, sociale et scientifique les enseignements des sciences dites de la complexité, bien connues de nos propres lecteurs.
Dans
cet esprit, son livre au titre apparemment un peu abscons est en fait
un guide théorique et pratique permettant à tout
créateur, individuel ou collectif, d’utiliser les
ressources toujours en développement des technologies de
l’information afin de donner la plus grande portée à
sa démarche. L’auteur, qui s’intéresse plus
particulièrement à l’archéologie et à
l’histoire de l’art illustre la présentation
détaillée des technologies et de leurs usages à
leur application pour l’action culturelle en général
et la valorisation des patrimoines en particulier. Mais tout
créateur-intermédiateur sera intéressé
par son travail.
L'ouvrage se veut pédagogique. Autrement dit, il rappelle avec
beaucoup de précision tout ce que devraient connaître
ceux qui, professionnellement, s’impliquent dans le champ
culturel « institutionnel » (celui relevant des
politiques publiques ou des démarches associatives). Il n’est
plus possible de le faire avec les outils traditionnels de l’édition,
de l’archivage et de la présentation au public. Beaucoup
s’effraieront de la technicité nécessaire, mais
elle constitue le prix à payer pour être entendu.
Le livre va plus loin. Il incite à la véritable réflexion épistémologique. Quel sens donne-t-on, volontairement ou involontairement, à ce que l’auteur appelle la médiation des savoirs ? Comment peut-on ajouter une valeur à celle-ci, et a contrario éviter les contresens et les détournements. Comment peut-on procéder à sa propre autocritique tout en permettant l’évaluation par d’autres du discours que l’on propose. Ce sont des questions que nous essayons nous-mêmes de nous poser dans la publication de cette revue. Aussi, bien que me pensant moi-même suffisamment informé de ces perspectives, j’ai lu avec attention et profit le livre de Julien Mahoudeau.
A cet égard les références faites dans les derniers chapitres au constructivisme sont les bienvenues. Mais l’auteur aurait pu aller plus loin encore, en rappelant les postulats de la méthode proposée par Miora Mugur-Schächter, elle-même très proche de l’Association MCX. Elle « relativise » radicalement les descriptions du « réel » se prétendant indépendantes de l’observateur et de ses instruments, que ce soit en physique quantique ou dans toute démarche à visée scientifique.
Fiche mise en ligne le 30/05/2007