Dans la vivante collection de poche "Monde en cours", P. Veltz publie un petit essai invitant les politiques de l'Aménagement du Territoire à se remettre en question. Exercice que l'on ne peut qu'approuver et encourager. Mais il ne suffit pas de proposer (à très grands traits) une politique alternative pour la justifier, pour la rendre crédible aux citoyens concernés, et pour définir les moyens de sa mise en oeuvre ! Le diagnostic est pertinent et fort bien enlevé, mais la prescription laisse dubitatif : "L'équation de la réussite territoriale sur le papier est simple. Elle s'écrit : compétence, réseaux, projets et institution" (p. 83). Déjà sur le papier, cette équation ne paraît pas si simple : de quelle compétence parle-t-on, comment se forme et se transforme-t-elle ? Suffit-il de dire qu'elle doit être "connectée avec la pratique", etc. A fortiori bien sûr lors qu'onquitte le papier et qu'on veut se dépouiller de l'armure du technocrate de la DATAR pour entrer dans les jeux interminables de l'intelligence créatrice et du contrôle coordinateur. Les questions ici ne sont-elles pas culturelles ? : Pensée complexe selon E. Morin, rationalité procédurale, selon H. Simon, changement de regard qui ne s'établiront pas par décret... mais qui se développeront peut-être plus vite le jour où les ingénieurs du corps des Ponts se déclareront eux aussi personnellement concernés par cette entreprise culturelle. On peut réver...

JLM.