Publié dans dans la
revue Natures Sciences et Sociétés
2002
Vol 10, N° 1,
p.78-95.
Un document de l'APC, compte
rendu d'un séminaire de l'UEE
(organisé par l'APC,
le CESTA, la MSH Nantes , les 14-15 sept.2001
Publié dans dans la
revue Natures Sciences et Sociétés 2002, Vol 10, N° 1,
p.78-95.
Relier les Connaissances, Transversalité,
Interdisciplinarité
Marcel Jollivet,
Université Paris X CNRS UMR 7533
Alfredo
Pena-Vega[1], CETSAH,
EHESS/CNRS
Lorsquil était ministre, Claude
Allègre avait demandé à Edgar Morin de conduire une
réflexion sur le contenu des connaissances à enseigner, notamment
en vue de la réforme des études secondaires. Cette réflexion
est demeurée inaboutie sur le plan pratique, mais elle a donné
lieu à un ouvrage intitulé « Relier les
connaissances : le défi du XXème
siècle[2].
Jack Lang a souhaité que cette
réflexion se poursuive et a demandé à nouveau à
Edgar Morin de prendre une initiative en ce sens. Cette initiative a pris
la forme dun séminaire organisé par le CETSAH (cf.
encadré) qui sest tenu dans le cadre des Universités
européennes dété 2001 (cf. encadré) à
la Maison des Sciences de lHomme de Nantes et qui avait comme objectif
de préparer une Université dété 2002, laquelle
constituerait la manifestation finale de cette nouvelle phase de réflexion.
Il sagissait donc dengager un débat - très ouvert
- préliminaire à cette future Université
dété.
Ce séminaire a permis lorganisation
dun certain nombre de séances dites thématiques, dont
le but principal était de montrer quil est possible de relier
les connaissances qui se trouvent séparées et compartimentées
de discipline à discipline et cela autour de thèmes comme le
Cosmos, la Vie, lHumanité, la Littérature, lHistoire,
etc.
Au cours de ce séminaire
préparatoire, de multiples fils se sont tissés à travers
les différentes interventions des conférenciers et des
participants[3]. Par le biais de celles-ci,
on a pu cheminer du poly-disciplinaire vers linterdisciplinarité
jusquau transdisciplinaire. Transdisciplinaire
signifie un mode
dorganisation et
darticulation de pensée, qui puisse traverser les disciplines
et sen nourrir, ne pas les dissoudre mais les relier entre elles.
Enfin, nous avons aussi pu mesurer les difficultés à
relier les disciplines présentes à dautres champs de
connaissances. Plusieurs questions posées par les participants ont
permis de dégager quelques idées clés pour la prochaine
Université européenne dÉté session 2002.
Pourquoi existe-t-il des blocages pour aller vers
linterdisciplinarité ? Pourquoi cherche-t-on la
transdisciplinarité ? Est-il opportun daller vers
linstitutionnalisation de la multidisciplinarité ? Comment
pouvons-nous créer une réflexion sur la manière dont
nous engendrons, transmettons, et diffusons les connaissances que nous
produisons ?
Quest-ce
lUniversité dEté ? (UEE)
LUniversité
européenne dété 2001, sinscrit dans
le plan de mobilité impulsé par le Ministère de
lEducation Nationale dans le cadre de la Présidence française,
plan adopté par lUnion Européenne.
Ainsi, lorganisation
de cette Université fait partie dun ensemble dinitiatives
qui visent à donner un contenu concret à la notion despace
universitaire européen.
Dans cette perspective,
lUniversité dEté, Relier les Connaissances,
Transversalité, Interdisciplinarité se propose de répondre
aux deux grands défis que la connaissance devra affronter au cours
du troisième millénaire à savoir
:
w
Le défi de la
globalité, que pose
linadéquation aggravée entre un savoir fragmenté
et compartimenté entre les différentes disciplines dune
part, et des réalités multidimensionnelles, globales,
transnationales dautre part ;
w
Le défi de laccroissement ininterrompu
des
savoirs qui rend
toujours plus difficile
lorganisation des connaissances autour des problèmes essentiels
dautre part.
|
Dans cette perspective, le thème
« Relier les Connaissances, Transversalité,
Interdisciplinarité », visait à permettre aux
participants de penser les complexités, dappréhender
les changements dans notre manière de penser le monde,
dintégrer les disciplines dans les cadres de pensée qui
correspond aux grands problèmes que lesprit se pose.
Le
Centre Etudes Transdisciplinaires, sociologie, anthropologie,
histoire.
Héritier dune
histoire prestigieuse qui, au fil du temps, a connu plusieurs refondations,
le CETSAH/EHESS-CNRS affirme comme vocation la transdisciplinarité
dans les choix du type de phénomènes étudiés
et/ou le croisement des approches. Cette orientation est ancienne au CETSAH,
où elle fut initiée par Edgar Morin dans le cadre dune
« pensée complexe ». Elle est plus que jamais
dactualité à un moment où évoluent
frontières et identités disciplinaires. Cette tendance
sexprime également
dans les séminaires animés à lEHESS et
dans le domaine de lenseignement par plusieurs membres de
léquipe.
Fort de cette
dexpérience transdisciplinaire, le CETSAH assurera la mise en
uvre du projet « Relier les connaissances, transversalité,
interdisciplinarité ». Sa mission a consisté
précisément à faire communiquer les disciplines en
réunissant, confrontant, articulant les apports des chercheurs des
enseignants et dans une moindre mesure des étudiants, désireux
déchanges des points de vues.
|
Une
organisation caractérisée par une démarche
interdisciplinaire
Lorganisation devait largement tenir
compte de lexpression et/ou des orientations des thèmes de
discussions privilégiant la transversalité et
linterdisciplinarité. Outre les débats des tables rondes
(nous y reviendrons), nous avons fait en sorte quà travers
de grands thèmes :
Cosmos, Vie, Histoire, Humanité, etc. les participants puissent montrer
quil est possible relier les
connaissances.
Interdisciplinarité
et transdisciplinarité
Une table ronde introductive, composée
dun historien (André Burguière, à qui lon
doit aussi une synthèse de la recherche interdisciplinaire menée
dans le village breton de Plozevet), dun paléontologue (Michel
Brunet), dun géologue (Peter Westbroeck, Pays-Bas), dun
sociologue (Marcel Jollivet), dune biologiste (Magali Roux-Rouquié)
et dun astrophysicien (Michel Cassé), avait comme objectif
douvrir les pistes de réflexion. Certains des intervenants de
la table ronde ont pu développer leur point de vue à travers
une communication. Dans ces interventions, deux grandes orientations sont
apparues. La majeure partie des intervenants sont partis de leurs
expériences personnelles pour dire comment et pourquoi
linterdisciplinarité leur était ou leur avait été
indispensable dans leur itinéraire de chercheur. A. Burgière
a mis en avant deux questions en guise dexemples. La première
concernait lhistorien : pourquoi la peste disparaît-elle au
18ème siècle ? La première idée est de rechercher
la réponse dans les mesures prises pour lenrayer. Or un examen
affiné de la question ne permet davancer aucun argument allant
dans ce sens ; on peut penser à une mutation biologique du rat vecteur.
La deuxième question renvoie à la recherche sur la commune
de Plozevet : comment expliquer que la consanguinité ne se retrouve
pas dans les traits physiques des individus apparentés (lexemple
donné sapplique aux « plis palmaires »)
?
Lexplication à cet apparent paradoxe
pourrait être dordre anthropologique et se trouver dans les
mécanismes du choix du conjoint. Répondre à ces questions
passe donc par un « assemblage » de savoirs
disciplinaires. Dans sa
communication après la table ronde, A. Burguière, élargissant
son propos en sappuyant sur les travaux dhistoriens français
portant sur la paysannerie, a développé largument de
la nécessaire multi-dimensionalité de lexplication en
histoire.
Cest aussi sur le mode de
l« assemblage » des savoirs que repose la
paléontologie, comme le montre M. Brunet ; et, de fait, la
paléontologie est sans doute un des plus anciens et des plus achevés
exemples dinterdisciplinarité au carrefour des sciences de la
Terre, de la vie, et de lhomme et de la société.
Peter Westbroek explique, quant à lui,
comment la géobiologie -science neuve, elle, au contraire- est en
train dannuler une coupure solidement établie entre physique
et biologie en mettant en évidence le rôle primordial du vivant
dans le cycle même des roches, réintroduisant ainsi
lidée dauto-régulation au niveau du fonctionnement
de la planète (lhypothèse Gaia de J.E. Lovelock).
Enfin M. Jollivet montre que lanalyse
de lexploitation agricole ne peut se faire sans projeter lune
dans lautre trois dimensions différentes : une dimension
économique (lexploitation agricole étant une unité
de production), une dimension sociologique (qui renvoie à sa nature
familiale, avec tout ce que ceci implique sur les plans juridique, social,
symbolique etc...) et une dimension naturaliste (prise en charge par
lagronomie mettant en rapport les productions associées, les
techniques utilisées et les conditions pédo-climatiques).
Les interventions de M. Roux-Rouquié
et M. Cassé se situent, elles, sur un tout autre plan. Pour M.
Roux-Rouquié, les surprises du décryptage du génome
invitent à se tourner vers une « génomique
fonctionnelle » qui conduit à sinterroger sur les
capacités d« auto-organisation » du vivant.
En employant cette terminologie, elle se réclame explicitement de
la notion d« auto-organisation » dEdgar Morin.
Ici, pas d« assemblage » de savoirs disciplinaires
bien identifiés, mais un passage direct à
linterprétation par le biais dune référence
à un concept et à une théorie (Edgar Morin parle, lui,
de Méthode).
Bien que ne se référant pas
à cette terminologie, M. Cassé va dans le même sens en
disant que lunivers doit être conçu non pas comme une
« chose », mais comme un « ordre »
(et un « ordre » temporel, lunivers étant
histoire) à retrouver. Selon lui, nous vivons une
« cinquième révolution copernicienne »
; les dernières avancées de la cosmologie remettent purement
et simplement en cause latomisme, base de la physique du 20ème
siècle (loin dêtre la matière, les atomes nen
représentent en fait que 5%; ils sont relégués
derrière la matière noire et le vide). M. Roux-Rouquié
fait la même remarque en ce qui concerne les gènes : les 35000
gènes identifiés ne représentant que 3% de lADN.
Ces deux constats, outre quils nous font prendre conscience du
caractère très fragmentaire de nos connaissances, nous montrent
quelles sont tout à fait relatives à nos aptitudes à
lobservation (la matière atomique est la seule qui soit visible)
; ils nous invitent également à renoncer à lambition
absurde de connaître le monde à travers son inventaire exhaustif
et, au lieu de cela, à reconnaître la nécessité
de travailler sur les processus qui commandent ses
dynamiques.
Ces premiers échanges ont permis de
voir que des fils multiples peuvent se tisser localement autour du noyau
hominisant, autour du noyau terre. Et, cest dans ce sens là
que comme laffirme E. Morin, le développement de ce tissage
pourrait nous amener vers de linterdisciplinaire à la
transdisciplinaire, cette dernière signifiant un mode de pensée
organisateur, darticulation de pensée qui puisse traverser les
disciplines.
Une deuxième table ronde était
consacrée à une réflexion sur la « réforme
de pensée » quappelle la
« transdisciplinarité ». On peut faire la
synthèse de ce qui sest dit au cours de cette table ronde en
six points :
1)
Pour
certains des intervenants, la transdisciplinarité (quils
néprouvent pas le besoin de définir) est une affaire
dindividus exceptionnels : les exemples cités sont Diderot,
dAlembert, Claude Bernard, Einstein, mais aussi des scientifiques moins
connus comme Lyell (un des maîtres de Darwin) ou Thomas Young. Buffon
est également mentionné, mais comme exemple à ne pas
suivre. Vue à travers ce prisme de lhistoire des sciences, la
transdisciplinarité est « naturelle »,
spontanée, fruit dune curiosité desprit
particulière ; en conséquence, elle doit rester hors norme
: toute tentative de lencadrer dans des procédures institutionnelles
ou dy préparer par une formation intellectuelle
ad hoc est absurde. A ce point
de vue, soppose une conception que lon pourrait qualifier de
« théorique » de la transdisciplinarité.
La transdisciplinarité doit alors au contraire sinscrire dans
un ensemble de propositions et les dispositions desprit quelle
exige sont enseignables. Cette formalisation et son enseignement sont même
les conditions sine qua non de
son existence.
2)
Dautres
intervenants mettent en avant un préalable pour clarifier la discussion.
Ils partent de lobservation selon laquelle la démarche disciplinaire
(parfaitement légitime en elle-même et ayant largement fait
la preuve de son efficacité) est sans cesse accompagnée de
recompositions des frontières créatrices
dinterdisciplinarité. Il existe donc, en quelque sorte, une
interdisciplinarité complémentaire de la disciplinarité.
Et cette interdisciplinarité ne soulève aucun problème
de principe sur le plan épistémologique ; elle est également
parfaitement reconnue par
lestablishment scientifique. Il est donc nécessaire de
préciser de quoi lon parle quand on parle dune
« multi-disciplinarité » exigeant une réforme
de pensée. On peut alors, en schématisant les propos des
intervenants, distinguer deux formes de multi-disciplinarité : une
interdisciplinarité et une transdisciplinarité.
3)
Linterdisciplinarité
est définie par lun des intervenants comme « une
démarche dassemblage dialogique des apports disciplinaires
nécessaires à lanalyse dun objet
complexe ». Le qualificatif « dialogique »
est employé pour signifier une différence fondamentale avec
la pluridisciplinarité, dans laquelle les apports des disciplines
sont simplement juxtaposés. Cinq niveaux dintégration
sont à distinguer dans une démarche interdisciplinaire : le
niveau des points de vue, celui des langages, celui des connaissances, celui
des contraintes techniques de collecte des données et enfin celui
du statut de chaque discipline dans lensemble. On dispose, avec cette
proposition, de règles de conduite de la recherche (et donc de bases
communicables pour létablissement de protocoles) et donc,
par-là même dune grille dévaluation. Mais
cette grille, en raison de son originalité, a besoin dune
reconnaissance institutionnelle propre (ce qui nest pas le cas pour
linstant). Ce genre dinterdisciplinarité appelle la plupart
du temps un travail déquipe : laccès à la
complexité est alors collectif et passe par le co-apprentissage dialogique
quinduit la pratique des règles dintégration.
4)
La
transdisciplinarité, quant à elle, est vue comme procédant
directement de la totalité, ce qui suppose dès le départ
lénoncé dun point de vue qui surplombe tous les
points de vue disciplinaires. Ceci entraîne une exigence particulière
de rigueur. Par ailleurs, il faut prendre garde au fait que la
référence à la totalité ne renvoie ni à
une cohérence globale, ni à une connaissance exhaustive du
tout. Il faut accepter à la fois laspect encyclopédique
de la connaissance mobilisée et son caractère inachevé,
et les interprétations qui renvoient à des dynamiques
contradictoires. Ce genre de discipline suppose un surcroît de rigueur
dans lusage des concepts et des connaissances et donc une connaissance
des conditions dans lesquelles ils sont élaborés. Soulignons
au passage que lon peut dire de ces remarques quelles sont valables
également pour linterdisciplinarité.
5)
Le
travail de construction de lobjet complexe fait donc appel à
des outils. Deux dentre eux ont été évoqués
: la logique et la modélisation. En ce qui concerne la première,
elle-même interdisciplinaire dans la mesure où elle associe
mathématique et philosophie, le constat est que, loin de chercher
à sinclure dans des démarches interdisciplinaires, elle
senlise dans la spécialisation au sein de son propre domaine.
Quant à la modélisation, elle peut être réductionniste
(quand on part dun modèle formel) ; la tâche est de concevoir
et représenter en contextualisant : il faut donc partir du réel
pour le modéliser. Il faut cesser de vouloir prédire et se
contenter de vouloir décrire. « Nous avons été,
nous dit Jean Louis Le Moigne, tellement habitués à concevoir
en décontextualisant ». Cest dans ce sens que
linterdisciplinarité peut nous aider à réapprendre
notre capacité à concevoir en
contextualisant.
6)
En
fin de compte, faut-il procéder à une réforme de la
pensée ? Laquelle ? Autrement dit, faut-il et comment repenser
lenseignement ? Certains ont maintenu comme exigence première
la base disciplinaire de lenseignement. Dautres -et Edgar Morin
tout particulièrement- mettent la culture avant la discipline. Et
tout particulièrement une culture épistémologique. Le
propre de lexercice interdisciplinaire, en effet, cest
dobliger chacun à exposer les présupposés de sa
démarche, cest-à-dire en fait de sinterroger sur
les conditions dans lesquelles se produisent -mais aussi se légitiment-
les connaissances au nom desquelles il parle.
Si au cours des échanges
précédents quelques idées convergeaient sur la
nécessité de faire communiquer les savoirs, les discussions
de cette deuxième table ont fait plutôt émerger des
controverses à propos de laspect épistémologique
de la transdisciplinarité.
G. Vigarello pointe quelques pistes de
réflexion. Selon lui, il y aurait trois types de réponses à
ces difficultés : 1) il faut tout dabord avoir une certaine
connaissance de lhistoire des concepts ; 2) il faut ensuite consentir
à un surcroît de précision dans lusage des concepts
et des connaissances sur le global ; enfin, 3) le croisement et la
fécondité de connaissances passent nécessairement par
lancrage dune discipline
Dans cet esprit, E.Morin propose
un jeu dialogique entre les savoirs, car il ne sagit pas de dissoudre
les disciplines, mais le rendre utilisables dans leurs voisinages. La peur
de la mort des disciplines na aucun sens car sans arrêt, en marge,
se créent des disciplines nouvelles qui ont un caractère
hybride.
La question est de savoir par quels moyens
sommes-nous capables de relier les connaissances ?
Faut-il changer les conditions
institutionnelles pour changer les conditions
mentales ?
Quelques
pistes de réflexion et perspectives
Au cours de ces deux journées, une conclusion à
peu près générale sest dessinée, à
savoir quil fallait introduire dans lenseignement une composante
épistémologique, ce quEdgar Morin appelle la
« dîme épistémologique » (soit dix
pour cent du temps de la formation
universitaire). Cette dîme
doit aider à lauto-épistémologie et permettre
de toujours penser les présupposés. Selon E. Morin,
« il ny a pas de connaissance sans connaissance de sa propre
connaissance.. ».
Une autre conclusion ressort de ces journées. Elle
peut être appuyée sur les convergences entre les deux tables
rondes quant à la caractérisation des formes de la
multi-disciplinarité. Dans les deux cas, on retrouve deux démarches
: lune, linterdisciplinarité, quEdgar Morin a dite
« pratique » et
« stratégique », mais que lon peut qualifier
d« ascendante », de
« pragmatique » -et finalement dinductive-;
lautre, la transdisciplinarité, quEdgar Morin a
qualifiée de « théorique », qui est
« descendante » et que lon peut dire déductive.
Il est fort souhaitable de mettre en évidence ces deux options qui
correspondent aux canons habituels de la démarche scientifique. En
revanche, la problématique de la transdisciplinarité
nécessite encore une clarification épistémologique.
Il sagit aussi dun changement de mentalité.
La question qui se pose maintenant est de savoir comment
les connaissances peuvent se rencontrer pour se faire progresser lune
lautre et faire avancer ensemble lanalyse de la complexité
qui est leur objectif et leur défi communs. LUniversité
dété 2002 que nous préparons, devra être
le moment propice pour aborder ce type de question et tant
dautres.
[1] Coordinateur scientifique avec Edgar Morin du séminaire préparatoire à lUniversité européenne dété.
[2] Editions du Seuil, octobre 1999 276 pages
[3] Voir pour plus dinformation concernant le programme et la présentation de lUniversité européenne dété pour lannée 2002 le site http://www.ehess.fr/centres/cetsah