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« « VOCABULAIRE DE LA COMPLEXITÉ »
Post-scriptum à
La Méthode d’Edgar Morin »
Préface d’Edgar Morin par MUKUNGU KAKANGU Marius Editions L’Harmattan, 2007, ISBN 978-2296 03917 9, 538 pages |
Ce Vocabulaire de la complexité veut servir de porte d’entrée (et de sortie) à la lecture de La Méthode d’Edgar Morin. Bien entendu, il n’est pas la seule porte d’entrée à la compréhension de La Méthode et n’a aucune prétention d’en permettre une sortie triomphante. Il a été écrit dans un esprit didactique. On petit même le considérer comme une sorte de didactitiel de La Méthode. Ce vocabulaire est un référentiel de La Méthode.
Il n’a pas pour dessein de la remplacer ni de la simplifier, ni même de la schématiser. Il n’est pas une synthèse de La Méthode, car cette dernière n’est pas synthétisable. Il n’en constitue pas un catalogue, car le catalogue ne propose pas de réflexion. Il n’est pas un guide de La Méthode, car le guide a souvent tendance à s’auto-admirer. Même s’il se présente, par moment, comme un guide, le guide ne doit pas être pris ici comme un synonyme de « chef absolu ». Le mot guide ne doit pas être pris dans le sens « alphabébête » et « vulgatique » où il est souvent employé et où il a été détourné, dégradé puis dévoyé. « Guider », ici, doit être pris dans le sens d’accompagner et de « surveiller » (au sens premier du terme : « surveiller » veut dire « veiller sur... »). Il y a donc comme de la bienveillance dans le guidage et/ou le pilotage de, par et dans La Méthode. C’est dans cet esprit que ce vocabulaire a été écrit.
Marius MUKUNGU KAKANGU est philosophe et informaticien. Artisan de la théorie des systèmes complexes. Collaborateur d'Edgar Morin depuis dix-huit ans et de plusieurs institutions de formation en management et pilotage de projets en situation complexe (ADEC, IMA, HERACLITE). Il a contribué à l’élaboration de plusieurs projets sur la théorie des systèmes adaptatifs complexes, dont COMSOL (complexité-solution), projet piloté et financé par le ministère de l’Industrie et du Commerce, à Pau, en 1995. Il prépare actuellement un livre sur la crise africaine (« crisologie africaine »), abordée dans l’angle de la théorie des systèmes adaptatifs complexes.
(Présentation de l’éditeur)
Préface d’Edgar MORIN à l’ouvrage
Ndlr : Nous remercions vivement Edgar Morin et l’editeur de nous autoriser à reprendre dans le Cahier des lectures MCX,,le préface qu’il a rédigé pour cet ouvrage
Je remercie vivement Marius Mukungu Kakangu du monumental Vocabulaire de la complexité qu’il a élaboré. Ce n’est pas seulement œuvre de compilation. Tout en citant les textes de la Méthode auxquels se réfèrent les notions traitées, Marius Mukungu Kakangu fournit un apport personnel et n’hésite pas à donner son interprétation propre, quand il en sent le besoin. Il lui a ainsi semblé indispensable de proposer des définitions à certaines notions scientifiques que je n’avais pas songé à définir explicitement.
En outre, ce vocabulaire est suivi d’un index des notions-clé des 6 volumes de la Méthode, élaboré par Marius Mukungu Kakangu. Ce qui est d’une grande nécessité pour les lecteurs de la Méthode qui pourront ainsi s’en servir pour mieux cibler leur lecture. Cet index est un apport personnel de l’auteur de ce vocabulaire. La longue liste des notes répertoriées à la fin du livre témoigne à la fois de la fidélité du texte présenté au contenu de la Méthode et des efforts fournis par l’auteur pour aller chercher les termes et leurs explications aux endroits précis de mes 6 tomes.
Son travail répond à un besoin. Je n’avais jamais fourni de lexique dans mes quatre premiers tomes, mais un bref lexique dans chacun des deux derniers volumes de la Méthode. Les tomes précédents souffraient d’autant plus du manque d’un vocabulaire que de nombreuses notions sont avancées dans un sens différent de leur sens courant actuel, comme la notion de machine. Et le terme de machine naturelle ne peut que dérouter ceux qui ont limité son sens aux machines artificielles. Je définis la notion de machine à partir des machines naturelles que sont les tourbillons, les rivières, les ruisseaux, les fleuves, les vents (heureusement surnommés de diverses manières par les météorologistes), les vivants, c’est-à-dire les hommes, les autres animaux et les végétaux. Et je considère les machines fabriquées par l’homme comme des machines artificielles, c’est-à-dire des machines dépendant de l’intelligence humaine qui les a produites. Les machines naturelles sont auto-réparables, tandis que les machines artificielles ont toujours besoin d’une intervention (technique) humaine pour être réparées.
Plus largement, la pensée complexe élaborée dans La Méthode emprunte et incorpore des notions dans des sens déjà affirmés dans des sciences ou des œuvres philosophiques et épistémologiques, mais en même temps elle dégage des sens qui lui sont propres, et, surtout, elle avance des concepts proprement complexes, comme les macro-concepts, les néologismes, et elle associe en boucle des notions jusqu’alors disjointes. Le Vocabulaire ici rédigé et présenté par Marius Mukungu Kakangu permet à la fois de mieux entrer et de mieux sortir de la Méthode.
J’espère qu’il sera considéré, non seulement comme complément nécessaire à la compréhension de La Méthode, mais aussi comme œuvre originale s’introduisant dans le champ de l’épistémologie complexe et de la théorie des systèmes adaptatifs complexes.
Paris, octobre 2006, Edgar Morin
SOMMAIRE
- Préface d’Edgar Morin
- Remerciements
- Présentation par Christiane Peyron Bonjan et Guy Berger
- Avertissement
- Avant-propos
- Vocabulaire
- Sigles
- Index des notions-clés
- Bibliographie
- Notes